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Publié le 29 Juin 2011

Avignon 2011 : «Continuez sans nous ! ou le souffle de la Résistance» - Lucien Bunel et Elise Rivet

Créée en avant-première le 9 Avril 2011 au Couvent des Carmes d'Avon, lieu où Lucien Bunel a été arrêté, "Continuez sans nous !" est une pièce théâtrale, chorégraphique et musicale. Deux vies parallèles, deux destins identiques !




Dès 1938, Lucien Bunel écrit dans un article : « Les gestes d’ignoble brutalité accomplis par les gouvernements actuels de l’Allemagne et de l’Italie sont écoeurants. Le dégoût qu’ils soulèvent est tel qu’on reste impuissant à trouver le cri capable de libérer la conscience du poids écrasant d’indignation et de colère qu’elle porte ».
Le 3 septembre 1939 c'est la déclaration de guerre et la mobilisation générale. Le Petit Collège d'Avon réouvre ses portes en janvier 1941. Lucien Bunel procure un emploi à un professeur juif de Fontainebleau, Lucien Weil. Durant l'année scolaire 1942-1943 il accueille trois garçons juifs Hans-Helmut Michel (Jean Bonnet), Jacques-France Halpern (Jacques Dupré) et Maurice Schlosser (Maurice Sabatier) et s'occupe d'eux durant les vacances et l'été 1943. Il cache aussi Maurice Bas en lui fournissant un emploi et son frère Simon. Lucien a aussi des liens avec la Résistance pour permettre à des hommes réfractaires d’échapper au STO. Dénoncé à la Gestapo, il est arrêté avec les trois élèves Juifs le 13 janvier 1944. Les trois enfants cachés à Avon, ainsi que la mère et la soeur de Lucien Weil, arrêtées à leur domicile à Fontainebleau le même jour, sont déportés sans retour le 3 février 1944 vers Auschwitz. Lucien Bunel est emprisonné à Fontainebleau, du 15 janvier au 5 mars 1944. Le 6 mars, il est transféré à Compiègne où il restera jusqu'au 28 mars. Déporté au camp de représailles de Sarrebrück, Neue-Breme, il y restera jusqu’au 21 avril 1944 puis est transféré au camp de Mauthausen et à Gusen I, jusqu’au 5 mai 1944. Le camp est libéré par les Américains le 5 mai 1945 mais, épuisé, Lucien est transféré à l'hôpital Sainte-Elisabeth de Linz en Autriche où il s'éteint le 2 juin 1945. La médaille des Justes lui est décernée par l’État d’Israël le 9 juin 1985.
Elise Rivet s’engage très vite dans les actions de résistance à la suite de la défaite française de juin 1940. En 1941, elle entre en contact avec des membres de « Combat ». A la demande du colonel Chambonnet, elle cache des armes et des munitions à l’intérieur du couvent.
En liaison avec le cardinal Gerlier, les différents locaux de la congrégation servent à cacher des enfants et des femmes juives. Ces dernières sont déguisées en religieuses. Elise Rivet gère conjointement ses activités de résistante et la direction de sa congrégation. Mais le 24 mars 1944, à la suite d’une dénonciation, des agents de la Gestapo viennent perquisitionner. Elise leur demande seulement « de ne pas toucher aux soeurs ni aux enfants ». La Gestapo découvre rapidement la cache d’armes. Elle a eu la prudence de cacher son carnet d’adresses, ainsi que les archives du contre-espionnage de la résistance qui sont conservées au couvent. Après trois mois de détention à la forteresse de Montluc, elle est transférée au camp de Romainville, près de Paris. En tant que « grande criminelle de guerre », elle est déportée le 14 juillet 1944 au camp de transit de Sarrebrück puis arrive au bout de quatre jours à Ravensbrück. Au camp, Elise est affectée au block 14 puis au block 27. Jusqu’à la fin, elle tente de protéger, d’aider et de rassurer les autres détenues, s’évertuant à faire en sorte qu’elles conservent leur dignité. Le 26 mars 1945, très affaiblie, Elise se joint à un groupe de déportées sélectionnées pour être gazées. Le 30 mars, elle prend la place d’une mère de famille et est conduite à la chambre à gaz. A titre posthume, Elise Rivet a reçu, le 10 novembre 1945, la Croix de Guerre avec étoile, avec la citation suivante : « Élise Rivet, agent de renseignements en territoire occupé, outre des services rendus aux Services spéciaux, avait eu de fréquentes relations avec l’armée secrète, cachant des armes et donnant asile aux gens poursuivis comme étant en infraction avec les lois raciales ou avec le service obligatoire du travail ». La médaille des Justes lui est remise à titre posthume le 17 avril 1997.
Cette création a reçu le soutien du Conseil Général de la Manche, de la Drac Basse-Normandie et de la Ville de Cherbourg-Octeville.
«Continuez sans nous !»
Pièce théâtrale, chorégraphique et musicale
de Catherine Cadol et Valérie Le Juez
Textes : Lucien Bunel et Elise Rivet
Comédiens : Catherine Cadol et Loïc Risser
Danseurs : Emmanuelle Huybrechts, Anna Pinto et Rodolphe Fouillot
Du 08 au 22 juillet 2011 (relâche le 14 juillet)
Chapelle Saint-Louis
18, rue du Portail Boquier
84000 Avignon
Tarif : 15€
Tarif carte OFF : 10€
Tarif enfant : 10€
Tél. réservation : +33 (0)6 25 33 04 69



Photo : D.R.