On n’a encore jamais vu ça en France. Pour la première fois, UGC a accepté la distribution d’un grand film indien dans l’hexagone, et pas n’importe lequel.
« My name is Khan », la dernière réalisation de Karan Johar, avec les stars Shah Rukh Khan et Kajol dans les rôles principaux, qui a été présenté en avant-première au Marché du film du 63ème festival de Cannes, et qui sort dans les salles françaises ce mercredi 26 mai 2010, est, bien au-delà de toutes ses qualités de divertissement classique du cinéma bollywoodien, une leçon inédite d’acceptation de la différence, dans une société et à une époque qui en manquent si cruellement.
Rizvan Khan est un enfant musulman né en Inde et atteint d'autisme « intelligent » (à la manière très bien imitée du rôle légendaire de Dustin Hoffman dans « Rainman »). Devenu adulte, il tombe éperdument amoureux de la belle Mandira, une mère célibataire hindoue avec laquelle il se marie. Le couple part alors s'installer à San Francisco. A la suite des attentats du 11 septembre, alors que sa famille implose et que dans la paranoïa ambiante, son handicap le rend suspect, Khan va se retrouver au ban de la société américaine. Décidé à rencontrer le Président des Etats-Unis pour clamer son innocence et se faire pardonner de celle qu'il aime, Khan entame un périple incroyable à travers le continent américain (à la manière très bien imitée elle aussi, du rôle, lui aussi légendaire, de Tom Hanks dans « Forrest Gump »). Exemple malgré lui d'une réalité qui dérange, mais porteur d'un message de paix et d'amour, Khan va bouleverser la vie de tous ceux qui vont croiser sa route.
On pardonne aisément ces plagiats dramatiques efficaces au film, tant le message derrière la fable les annule, par l’urgence de tous les moyens nécessaires à sa claire expression : « My name is Khan, and I’m not a terrorist » (« Mon nom est Khan, et je ne suis pas un terroriste »).
Au top du box office en Inde depuis le 12 février dernier, ce chef d’œuvre de naïveté et de foi va bouleverser la France.
Photo : D.R.