C'est le projet de synthèse qu'annonçait le cinéaste il y a quelques années, où l'on trouve tout : du muet et du parlant, de la couleur et du noir et blanc, du drame et de la comédie musicale, du jazz et des violons... Au début, c'est assez mignon, quand a lieu un coup de foudre entre un opérateur des frères Lumière et une passante qui deviendra actrice, ou quelques années plus tard, un second, entre une prostituée et un projectionniste. Les choses se gâtent quand éclate la deuxième guerre mondiale, et qu'apparaît Ilva, l'héroïne du film interprétée par la nouvelle égérie du cinéaste, Audrey Dana. Fille dudit projectionniste, qui s'est engagé, sans qu'elle le sache, dans la Résistance, elle n'hésite pas, le jour où celui-ci se retrouve condamné à mort par les nazis, à se rendre au siège de la Gestapo pour implorer sa grâce. "Pourquoi ferais-je une chose pareille ?", demande le chef nazi. "Pour mes beaux yeux", répond la jeune fille, que l'odieux personnage laisse pourtant repartir sans espoir…
Photo : D.R.
Source : lemonde.fr