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Publié le 1 Octobre 2009

Et la fureur ne s’est pas encore tue

« Je m'appelle Bruno Brumhart. Enfant, j'ai été amputé de la main droite et je suis depuis l'homme sans main, ou affublé de toutes sortes de sobriquets. Autrefois ces mots me mettaient en rage, mais aujourd'hui ils m'agacent, tout au plus. L'esprit humain est borné et n'envisage pas qu'il puisse faire autant, voire plus, avec une main qu'avec deux. »




A cinquante ans, Bruno fait retour sur lui-même et évoque son passé- les mesures discriminatoires qui ont frappé les Juifs, le ghetto, la déportation, son errance dans la forêt en compagnie d'un sourd-muet, d'un religieux et d'un juif assimilé. A la fin des années 40, conscient de la nécessité d'inventer d'autres manières de vivre avec les autres et se rappelant l'altruisme de ses parents communistes, il décide d'accueillir dans un château près de Naples ceux qui, comme lui, ont survécu. Pourtant cet homme blessé- le moignon de sa main est sa faiblesse mais aussi sa force puisqu'il lui rappelle ce qu'il a perdu et donc le relie au monde - est incapable d'amour : il se sépare de sa femme et rejette son propre fils.



« Et la fureur ne s’est pas encore tue », le dernier roman d’Aharon Appelfeld, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti, vient de Paraitre aux éditions l’Olivier.


Photo : D.R.