Mohandas Karamchand Gandhi naquit le 2 octobre 1869 à Porbandar, capitale d’un État princier intégré depuis au Gujarat. Il appartenait à la sous caste des banian de la caste des marchands, les vaisja.
Nous découvrons, au fil des pages, la « carrière » du maître dont le combat, on ne le sait pas toujours, se déroulera pour une bonne part en Afrique du Sud où le sort des Indiens était particulièrement misérable. Des pages très éclairantes sont consacrées au dialogue Gandhi-Tolstoï.
C’est dans le chapitre « Entre non-violence et antisionisme » que l’auteur traite des relations entre Gandhi et le peuple juif. Au lendemain de la Shoah, Gandhi écrit : « Hitler a tué cinq millions de Juifs. Mais les Juifs auraient dû s’offrir en masse au couteau du boucher. Ils auraient dû se présenter d’eux-mêmes dans la mer du haut des falaises…Cela aurait soulevé l’univers et le peuple allemand…En fait, ils ont succombé par millions d’une façon ou d’une autre ». On a peine à croire ce qu’on lit. On réalise que Gandhi, dans sa vision du monde qui se voulait universelle n’a pas su mesurer la spécificité du peuple juif et son attachement ancestral à la terre d’Israël. C’est pourquoi il ne soutint pas la création de l’État d’Israël.
Il est mort le 30 janvier 1948, assassiné par un nationaliste hindou.
Un livre passionnant.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Hermann. Septembre 2011. 216 pages. 23 euros
Photo : D.R.