A lire, à voir, à écouter
|
Publié le 10 Février 2010

«Imagination, bénit soit-elle, maudite soit-elle» de Batsheva Dagan

« Imagination, bénit soit-elle, maudite soit-elle » est le premier ouvrage de Batsheva Dagan publié en français. Édités pour la première fois en 1997, réédités en 2009, les poèmes de Batsheva Dagan ont été publiés également en anglais et en allemand. Les poèmes en prose de Batsheva Dagan évoquent les souvenirs de ses expériences de jeune fille prisonnière en camp de concentration. Poésie et camps de concentration semblent s’exclure mutuellement ; pourtant, bien des survivants ont tenté d’exprimer par cette forme littéraire la terreur de leur vécu au cours de leur emprisonnement.




Batsheva Dagan partage ses souvenirs de ses expériences les plus intimes dans les ghettos et les camps de concentration, elle écrit dans un langage direct qui est compréhensible par les jeunes lecteurs. Les poèmes tentent de répondre à la question qui lui est fréquemment posée lors de ses interventions : « C’était comment la vie à Auschwitz ? »



Elle répond dans ce texte issu de la préface :



« À ceux qui tardent à demander
Demandez aujourd’hui
Parce qu’aujourd’hui
Est l’hier
De demain.
Demandez aujourd’hui
Parce que demain
Vous découvrirez soudain
Qu’il est déjà trop tard.
Demandez aujourd’hui
Parce qu’aujourd’hui
Il y a encore des témoins.
Demandez aujourd’hui
Parce que demain
Cela ne sera que de la littérature
Ou une autre version
Ou de l’interprétation.
Et ce qui manquera
Quand demain viendra
C’est le contact visuel et la réaction
Et à chaque question une réponse,
À voix haute ou au travers d’un regard.
Demandez encore !
Demandez à nouveau !
C’est le moment !
Hier ne reviendra pas. »
Batsheva Dagan, psychologue et éducatrice, a développé une approche psycho-pédagogique de l’enseignement de la Shoah. Elle travaille avec des groupes de jeunes et est invitée à donner des conférences aux États-Unis, au Canada et en Europe. Elle intervient dans les établissements scolaires ainsi que dans les musées et mémoriaux, dont le musée de Yad Vashem en Israël. Batsheva Dagan a deux fils et dix petits-enfants.



« doro[t] association d'histoire » a été créée en 1999 dans la région lyonnaise. Son nom signifie générations. L'association poursuit un programme de recherche intitulé, « traces Et empreintes », un exil ordinaire, qui a pour sujet l'exil des réfugiés juifs en Europe. Les travaux sont publiés sur le site exilordinaire.org. Les éditions traces et empreintes ont choisi de créer la collection Carnets pour permettre la publication de textes courts et témoignages en dehors du Web, tout en leur assurant une diffusion la plus large possible. L’ouvrage est disponible aux aux librairies du Temple, du MAHJ et du Mémorial de la Shoah à Paris, et chez l’éditeur à Lyon : contact@dorot.fr



Photo : D.R.