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Publié le 12 Novembre 2009

Israël à contre-courant - face à la pensée dominantes et aux idées reçues, par Daniel Sieradzki (*)

À l’heure où Israël est vilipendé et sali d’un bout à l’autre de la planète, où le sionisme, mouvement de libération nationale du peuple juif est montré du doigt, scandaleusement comparé au racisme et à l’apartheid et soupçonné d’être à l’origine de tous les maux, où Tsahal, armée populaire s’il en fut, essentiellement et fondamentalement chargée de la défense du pays, se retrouve au banc des accusés alors que des pays connus pour leur peu de respect des droits de l’homme s’érigent sans vergogne en procureurs, Daniel Sieradzki, avec courage, lucidité et détermination, à contre-courant des idées nauséabondes du moment, vient nous offrir un bol d’air pur, une défense et illustration de la démocratie et de la moralité de l’État juif.

« Ce ressentiment à l’égard du peuple juif, fait remarquer cet auteur, reste unique, et ne trouve pas d’équivalent dans l’Histoire ».

« Malgré 2000 ans de persécutions et l’abomination de la Shoah, le monde n’a guère changé et n’a en rien retenu les leçons du passé. L’histoire bégaie, et nous démontre au travers du conflit israélo-palestinien-mauvais parfum d’une résurgence antijuive-la constante précarité du peuple juif. Les mots se bousculent, les idées s’entrechoquent pour tenter de définir ce qui se révèle être une énigme dans l’histoire humaine. Le passé ressurgit, les procureurs sont de retour ». Tout est, on le voit, dans ce remarquable début d’introduction.

Dans sa démonstration, l’auteur, qui a eu la bonne idée, en fin d’ouvrage, de reproduire le texte de la proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël prononcé le 14 mai 1948 à Tel Aviv par David Ben Gourion, premier chef du gouvernement israélien, remonte, tout simplement aux sources. La légitimité d’Israël, clairement établie, au travers de la Fameuse Déclaration Balfour de 1917 ratifiée par la SDN en 1922 et entérinée le 29 novembre 1947 par l’Assemblée Générale de l’ONU lors du vote de la trop souvent oubliée résolution 181 créant deux États, l’un juif et l’autre arabe. Le refus arabe de cette résolution historique, l’incitation à la haine et le déclenchement des hostilités par les armées arabes coalisées. Là est le nœud du problème, notamment de la question des réfugiés. Si les Arabes avaient accepté la résolution de l’ONU, on n’en serait pas là ! Mais, tout compte fait, du Mufti de Jérusalem, Hadj Amine El Husseini à Nasser, de Saddam Hussein à Yasser Arafat et aux leaders du Hamas, les Arabes en général et les Palestiniens n’ont jamais, au fond de leurs cœurs et de leurs esprits, accepté l’idée d’une souveraineté juive en terre d’Israël. C’est là, c’est ce refus délirant qui constitue, nous dit Daniel Sieradzki, la Naqba, le « trou béant », le gouffre mental, des Arabes.

« La paix des peuples, la seule qui vaille, viendra lorsque, et seulement lorsque, le monde arabe reconnaîtra l’existence de l’État d’Israël comme État juif ». On en est, hélas, encore loin.

Parallèlement, l’auteur examine la situation des Juifs en France, mettant l’accent sur un certain nombre de phénomènes : la projection par la chaîne Arte du film « La porte du soleil », véritable brûlot « diffamant et nazifiant les Juifs », l’affaire du lycée Montaigne, le boycott du Salon du Livre , l’affaire du sous-préfet Bruno Guigue, les funérailles du raïs palestinien mort à Paris et à qui la France rend les honneurs militaires, la diffusion du film Diaspora sur la chaîne Al Manar. Ailleurs, dans le monde, de la conférence de Durban en Afrique du Sud aux déclarations tonitruantes de Mahmoud Ahmadinejad, l’israélophobie est en marche et Israël devient le bouc émissaire, l’incarnation du mal.

« Les Juifs n’ont pas besoin de l’attendrissement de l’opinion mais plutôt de la compréhension fondée sur la connaissance », nous dit Sieradzki. C’est pourquoi, il faut reprendre la main et regagner les faveur d’un public mondial complètement aveuglé par une propagande mensongère éhontée, d’une part et par une communication israélienne défaillante d’autre part. Il faut dire et redire autour de nous qu’Israël ce n’est pas cela, montrer à tous que l’État juif doit être vu autrement, par le bon bout de la lorgnette. Il faut, pour reprendre les termes même de l’auteur, « reprendre par le menu les poncifs -nourris de contre-vérités- que génère cette querelle soixantenaire ». Il faut aussi parler de l’énorme défi relevé par Israël en 60 ans, d’avoir accueilli des réfugiés juifs venus des quatre coins du monde dont les centaines de milliers de Juifs expulsés des pays arabes, les Juifs d’URSS et les Falashas d’Éthiopie, des kibboutzim, de Tel Aviv « la terrestre », la ville qui ne dort jamais et de « Jérusalem la céleste » où toutes les religions peuvent s’exprimer librement, de la science israélienne, du high tech et des découvertes médicales essentielles pour toute l’humanité et de tant de choses encore.

Percutant et utile. Un bréviaire pour combattre la haine.



Jean-Pierre Allali


(*) Éditions Thélès. 1er trimestre 2009. 162 pages. 16,90 euros.