Philosophe, politologue et historien des idées politiques, Pierre-André Taguieff est directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po, à Paris, rattaché au C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique de France). Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés aux racismes, aux nationalismes, au nouvel antisémitisme, à l’extrême droite… Notamment: La Force du préjugé; La nouvelle Judéophobie; Prêcheurs de haine…
Cet intellectuel non-Juif est l’un des meilleurs spécialistes français de l’analyse des discours antisémites, antisionistes et islamistes.
Il nous a accordé une entrevue, dont vous pourrez lire la version intégrale sur le Site Web du CJN: cjnews.com
Canadian Jewish News:Vous démontrez très clairement dans votre livre, en analysant rigoureusement les discours véhéments des contempteurs d’Israël et en soulignant de nombreux faits historiques complètement éludés, que la nouvelle propagande antijuive puise toute son essence dans le processus de diabolisation de l’État d’Israël actuellement en cours. Quels sont les principaux éléments constitutifs de cette nouvelle propagande antijuive?
Pierre-André Taguieff: L’objectif d’une propagande est de faire croire certaines choses pour faire agir une population-cible dans un certain sens. La propagande “antisioniste” d’aujourd’hui vise d’abord à faire croire que les “sionistes” sont des “racistes” et des “criminels”. Il faut remonter à la guerre des Six-Jours de 1967, véritable tournant historique marqué par le revirement hostile d’une fraction importante de l’opinion publique occidentale à l’égard d’Israël, pour comprendre comment le “racisme” est devenu le principal thème d’accusation visant les “sionistes” et, au-delà d’eux, les Juifs. C’est autour de l’image d’Israël, diabolisé et criminalisé par tous les moyens de la propagande dite “antisioniste”, que s’est constituée la nouvelle vision antijuive désormais mondialement diffusée. De nouveaux stéréotypes antijuifs ont été fabriqués et mis en circulation, sur la base d’une assimilation d’Israël au Troisième Reich ou à l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, tandis que les Israéliens et les “sionistes” étaient assimilés aux nazis ou aux racistes sud-africains. L’État juif a été réduit à un État “raciste”, “belliciste”, “criminel” et “génocidaire”. Ainsi, certains idéologues palestiniens nient la réalité historique de la Shoah ou en dénoncent les usages politiques “sionistes”, mais, en même temps, ils inventent le mythe de la Naqba, soit celui d’un crime fondateur -un nettoyage ethnique programmé-, et l’utilisent comme moyen de propagande pour diaboliser l’État juif et lui dénier le droit à l’existence. Au mythe répulsif construit autour de la figure d’Israël répond la mythisation positive de la cause palestinienne. Le dualisme manichéen ainsi mis en place chasse toute analyse politique nuancée, remplacée par un affrontement mythique entre porteurs du Bien et suppôts du Mal.
C.J.N.: Ce dualisme se caractérise par un amalgame anti-israélien pernicieux et très réducteur.
Pierre-André Taguieff: Ces accusations plus ou moins chimériques, variant sur les thèmes “sionisme=racisme” et “sionistes assassins!”, sont désormais intégrées dans l’arsenal rhétorique des deux principaux groupes d’ennemis idéologiques d’Israël: d’une part, les mouvances de la nouvelle extrême gauche antimondialiste et anti-impérialiste, et, d’autre part, les milieux islamistes, dont les actions de propagande, légitimées par le Jihad, ont contaminé la culture musulmane mondiale. S’ajoutant aux incitations à la haine lancées par les tenants de “l’anti-impérialisme des imbéciles” -qui a pris la relève du “socialisme des imbéciles” qu’était le vieil antisémitisme nationaliste-, l’influence diffuse de la propagande islamiste permet de comprendre la globalisation accélérée des motifs judéophobes depuis le début des années 1990.
L’amalgame polémique “sionisme = nazisme” est cependant loin d’être nouveau, puisqu’on le rencontrait déjà dans les écrits “antisionistes” arabo-musulmans, à partir du milieu des années 1950. L’amalgame “Israël = Apartheid” l’a rejoint deux décennies plus tard. Ce qui est nouveau, c’est la centralité que ces amalgames ont acquise dans la rhétorique “antisioniste”, lorsque celle-ci s’est présentée comme une forme d’antiracisme, à partir du milieu des années 1970. On constate aujourd’hui une inquiétante banalisation de l’anti-israélisme diabolisateur. Ce traitement symbolique d’Israël ne peut avoir qu’une conclusion logique: l’exigence de son anéantissement.
C.J.N.: Vous rappelez que ce discours de propagande judéophobe est désormais l’un des principaux crédos idéologiques des islamistes radicaux. Cette rhétorique est aussi le principal cheval de bataille utilisé par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans sa croisade belliqueuse contre l’État d’Israël.
Pierre-André Taguieff: La propagande islamiste radicalise et systématise les figures de la haine des Juifs qu’on rencontre dans les textes et les traditions du monde musulman. L’influence diffuse de l’islamisme, dont le dynamisme croissant dans le monde musulman, depuis les années 1980, a été noté par la plupart des spécialistes, a engendré une situation hautement conflictuelle: le visage de l’islam a été redessiné sur la double base d’une judéophobie radicale -appelant au meurtre des Juifs- et de la doctrine du Jihad. Dans l’islamisme radical, le Jihad n’est pas seulement devenu le sixième pilier de l’islam, il en est devenu le premier pilier. Dès lors, la religion musulmane a été réduite à une doctrine de la guerre totale contre des ennemis démonisés: “sionistes” ou Juifs, Occidentaux ou Américains…
L’anéantissement d’Israël est le rêve du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, et l’un de ses thèmes obsessionnels. Au début du XXIe siècle, la légende du “crime rituel juif”, sous de nouvelles formes, circule internationalement comme un thème d’accusation visant l’État d’Israël et les “sionistes”, stigmatisés comme des “criminels”, ainsi que l’atteste le slogan “Sionistes assassins”. Tel est le thème sur lequel a longuement varié le président iranien dans son intervention à la 63e Assemblée générale de l’O.N.U., le 22 septembre 2008: “Les sionistes assassins et usurpateurs poursuivent depuis plus de soixante ans leur entreprise exterminatrice en Palestine.” Comment ne pas conclure qu’il faut exterminer les exterminateurs? Le même jour, au cours d’une conférence de presse, Ahmadinejad a réitéré son accusation criminalisante visant Israël: l’État juif ne serait né selon lui que pour “tuer des femmes et des enfants”. Comment ne pas conclure que cet “État-assassin” doit être éliminé totalement et définitivement? Le président iranien est coutumier de ce genre de prédiction menaçante, lancée aux “sionistes”: “Laissez-moi leur dire que s’ils ne mettent pas d’eux-mêmes fin au sionisme, le bras fort des peuples effacera de la surface de la terre ces germes de corruption”. C’est ainsi qu’aujourd’hui s’opère la déshumanisation des Juifs, préambule à leur anéantissement espéré par leurs ennemis.
Soixante-dix ans après le discours prononcé par Hitler au Reichstag le 30 janvier 1939, où il menaçait les Juifs d’Europe d’extermination, Ahmadinejad, au nom d’une idéologie non moins totalitaire que le nazisme, mais d’un type différent, menace l’État juif de destruction totale, en recourant à la métaphore pathologisante de “germes de corruption” pour stigmatiser les “sionistes” ou à celle de “microbe noir” pour stigmatiser Israël. Emprunts flagrants au langage des antisémites européens les plus radicaux de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dont Hitler s’inspirait dans ses diatribes contre le “parasite juif”, “l’empoisonneur des peuples”, l’incarnation de la “tuberculose raciale des peuples”, le “bacille” ou le “virus juif”. Les déclarations publiques du président iranien, comme celles des islamistes radicaux liés à Al-Qaida, se présentent comme des mixtes de menaces et de prophéties d’extermination, à l’instar du célèbre discours d’Hitler du 30 janvier 1939. Dans l’avant-guerre, qui donc prenait au sérieux la menace d’une élimination physique du peuple juif? Et pourtant, l’invraisemblable s’est réalisé.
C.J.N.: Selon vous, l’affaire de la mort du jeune Palestinien Mohamed al-Dura, que vous analysez exhaustivement dans votre livre, a été l’élément fondateur de la vague de judéophobie qui a déferlé, au début des années 2000, sur l’Occident, notamment sur l’Europe et la France.
Pierre-André Taguieff: Mon livre porte avant tout sur les années 2000-2009, marquées par une radicalisation et un accroissement de l’acceptabilité idéologique des thèmes d’accusation véhiculés par la propagande antisioniste. Il s’agit d’une terrible décennie qui s’ouvre par la seconde Intifada et se clôture par la bataille de Gaza. Deux événements qui ont été mythologisés et massivement utilisés pour criminaliser Israël. L’icône al-Dura, celle d’un enfant Palestinien “assassiné par les sionistes”, a été intégrée dans le matériel symbolique des propagandistes anti-israéliens dès le deuxième jour de l’Intifada al-Aqsa. L’amalgame polémique entre “sionisme” et “nazisme” a permis de fabriquer des analogies et des métaphores de propagande par lesquelles a été réactivé un très ancien thème d’accusation visant les Juifs: celui du meurtre rituel.
La construction du grand récit sur Israël en tant qu’“État criminel” a été alimentée et accélérée par les effets planétaires de l’opération médiatique, parfaitement réussie, consistant à accuser les soldats israéliens d’avoir “tué de sang-froid”, le 30 septembre 2000, le jeune Palestinien Mohamed al-Dura, érigé en “martyr”. Ce prétendu assassinat a été présenté dès les premiers jours de la seconde Intifada comme la preuve des penchants criminels des “sionistes” et le symbole du statut de “victimes” monopolisé par les Palestiniens. Dès lors, dénoncer le “sionisme”, c’était dénoncer autant le “racisme” des “sionistes” que leur propension à tuer des non-Juifs, pour assouvir leur cruauté naturelle, leur goût du sang, pour se nourrir symboliquement du sang de leurs ennemis et ainsi satisfaire leur cruauté héréditaire, ou encore pour prélever leurs organes -l’accusation de trafic d’organes a été lancée par un journaliste suédois en août 2009, et reprise sur les sites anti-israéliens de toutes obédiences.
En outre, la nature supposée sanguinaire des “sionistes” porterait ces derniers à privilégier, parmi les non-Juifs, les enfants, et plus spécialement les enfants Palestiniens, Arabes ou plus généralement Musulmans. Dans le discours de propagande des pays arabes à la suite de la guerre des Six-Jours, la légende du meurtre rituel juif avait été réactivée en même temps que le mythe du complot juif mondial, ce dont témoignent les nombreuses rééditions des Protocoles des Sages de Sion au Proche-Orient et le succès rencontré par les libelles accusant les Juifs de meurtre rituel. C’est précisément dans le cadre de la dénonciation orchestrée du massacre de Sabra et Chatila, perpétré, en septembre 1982, par des phalangistes Libanais chrétiens et abusivement attribué à Tsahal, que le général Syrien Mustafa Tlass a tenté de réveiller l’accusation de meurtre rituel par la publication, en 1983, de son pamphlet antijuif La Matza de Sion. Cette attribution calomnieuse d’un massacre à Israël n’est ni la première, ni la dernière. Mais elle est devenue paradigmatique en ce qu’elle a constitué la première victoire médiatique mondiale de la propagande “antisioniste” fondée sur la dénonciation des “sionistes” comme “criminels-nés”.
L’un des principaux objectifs de mon livre est précisément de rétablir la vérité sur les faits déformés et instrumentalisés par la propagande antisioniste: le mythe de la Naqba -en tant que “palestinocide” fondateur d’Israël-, le massacre de Sabra et Chatila attribué abusivement aux Israéliens, la légende de l’enfant-martyr Mohammed al-Dura -“tué de sang-froid par les sionistes”-, l’imaginaire “massacre de Jénine”, et, pour finir, le prétendu “génocide à Gaza” -la bataille de Gaza présentée comme un massacre volontaire et programmé de la population palestinienne.
La spécificité de l’opération al-Dura tient à ce qu’elle privilégie une image symbolique apte à provoquer immédiatement des réactions d’empathie et de compassion, suivies logiquement par une forte indignation et des désirs de vengeance. Il est difficile de trouver un matériau symbolique plus mobilisateur que cette image d’un enfant Palestinien par définition “innocent”, apparemment terrorisé, blotti dans les bras de son père, et supposé ensuite “tué par les sionistes”. L’image est parfaitement congruente avec la codification pseudo-humanitaire du traitement compassionnel des Palestiniens-victimes. On peut y voir l’une des manipulations les plus réussies de l’opinion internationale, parmi celles, fort nombreuses, qui furent réalisées et orchestrées par la propagande palestinienne.
C.J.N.: La propagande haineuse contre Israël n’est-elle pas en train de banaliser l’antisémitisme en Occident, particulièrement en Europe?
Pierre-André Taguieff: On assiste d’abord à une réactivation systématique des vieux stéréotypes antijuifs. Dans l’antisionisme radical, on reconnaît nombre de thèmes d’accusation, de stéréotypes négatifs et de récits mythiques diabolisants empruntés à l’antijudaïsme théologico-religieux et à l’antisémitisme politique de type nationaliste à légitimation raciale, mais adaptés au contexte politique et culturel contemporain, ce qui les rend parfois méconnaissables. Mentionnons quelques-uns de ces thèmes d’accusation avec leurs éventuelles reformulations: la “haine du genre humain” -d’où le “racisme”-, le pouvoir occulte, le complot et la manipulation, la cupidité et la domination financière -d’où la vision d’une ploutocratie cosmopolite profitant de la mondialisation-, l’exploitation des peuples étrangers -d’où le “colonialisme”-, la cruauté sanguinaire liée à l’accusation de meurtre rituel -d’où le “génocide”, ainsi que les accusations de meurtres d’enfants Palestiniens, parfois liées à l’accusation de trafic d’organes-.
Ces invariants de la thématique antijuive apparaissent sous diverses formes, ils se traduisent par des variations idéologiques liées aux situations nouvelles dont ils orientent et structurent les interprétations dans un sens judéophobe. Il ne s’agit pas seulement de préjugés et de stéréotypes qui resteraient dans les limites d’une judéophobie de salon. Les Juifs ont toujours vécu tant bien que mal dans des contextes où ils étaient plus ou moins fortement stigmatisés. Mais il y a eu l’extermination nazie des Juifs d’Europe, la Shoah. On a longtemps pu croire qu’elle constituait une limite absolue posée devant la haine des Juifs, une frontière infranchissable interdisant toute nouvelle vague judéophobe. Or, la Shoah est désormais relativisée, minorée, voire niée, ou encore instrumentalisée à des fins anti-israéliennes. On peut désormais craindre qu’il ne s’agisse d’un précédent. La nouvelle configuration antijuive fait renaître, au-delà de la destruction de l’État juif, la hantise d’une élimination finale du peuple juif.
C.J.N.: Que peuvent faire l’État d’Israël et tous ceux qui le défendent en Occident pour contrecarrer la propagande haineuse propalestinienne? Est-ce un combat déjà perdu?
Pierre-André Taguieff: Il faut partir du fait que la guerre totale contre Israël et le “sionisme” est conduite avant tout dans le cyberespace. On peut considérer qu’il s’agit là du prix à payer pour cette extension du champ de la discussion démocratique qu’incarne Internet. Un égalitarisme grossier s’y mêle à un relativisme radical des opinions pour justifier le principe selon lequel “chacun a le droit de tout dire”. Il s’agit d’un espace de débats difficilement contrôlable, où le vrai se mélange avec le faux, les faits avec les chimères, les critiques démystificatrices avec les mensonges de propagande. C’est pourquoi, jusqu’à nouvel ordre, Internet, devenu un outil culturel indispensable, apparaît en même temps comme le grand vecteur planétaire de la calomnie et de la diffamation. Cet espace de liberté et de recherche profite aussi à la libre expression de toutes les haines et de tous les délires. La haine antijuive, codifiée et sloganisée depuis plus longtemps que toutes les haines collectives, y trouve un espace privilégié. Elle y apparaît non seulement sur les Sites et les Blogs islamistes et néo-gauchistes, mais aussi sur les sites conspirationnistes, où les Juifs, ou les “sionistes”, sont dénoncés litaniquement comme les dirigeants occultes de tel ou tel “complot mondial”. La seule riposte efficace consiste en une contre-offensive: multiplier les Sites Internet et les Blogs rétablissant la vérité sur Israël et le sionisme, et analysant sans complaisance le discours et les comportements des ennemis d’Israël.
Mon hypothèse est que, depuis les années 1960, s’opère une réinvention de la “question juive” sur la base du rejet absolu d’Israël et de la démonisation du “sionisme” comme des “sionistes”. L’enracinement et l’expansion, dans l’imaginaire du monde musulman, d’un grand récit négatif sur Israël et le “sionisme” constituent l’un des principaux obstacles à l’établissement d’une paix véritable et durable au Proche-Orient. La propagande et l’endoctrinement “antisionistes” entretiennent la haine et la méfiance à l’égard d’Israël, désormais profondément inscrites dans les mentalités des populations proche-orientales. Mettre en évidence les origines, les composantes et les fonctionnements de ce mythe répulsif constitue un préalable obligé à l’engagement d’un dialogue sans faux-semblants entre les Israéliens et leurs voisins arabes, lesquels sont loin d’accepter tous le statut de “voisins”. Seule la démythisation d’Israël et du sionisme peut ouvrir la voie à la paix au Proche-Orient, en rendant possible une reconnaissance mutuelle entre Israéliens et Palestiniens. À la condition que les pays arabes, ainsi que l’Iran, acceptent de reconnaître la légitimité de l’État juif, donc son droit à l’existence et, partant, son droit de se défendre. Mais, comme on le sait, la vision islamiste du conflit interdit la voie du compromis, elle légitime exclusivement une guerre de destruction contre l’État juif. C’est pourquoi il est politiquement et géopolitiquement irresponsable de rechercher la paix en continuant de mettre entre parenthèses ou de sous-estimer la réislamisation, dans un sens jihadiste, de la cause palestinienne, qui s’est accélérée depuis la fin des années 1980. C’est là rêver les yeux ouverts.
Pour ne pas désespérer, il faut donc miser sur un reflux de l’islamisme dans les pays arabes, et, en conséquence, soutenir toutes les forces politiques s’opposant aux mouvements islamistes. En attendant, il importe que l’État juif résiste aux chants de sirène de ceux qui, au nom des “bons sentiments” et selon une logique paternaliste -supposer par exemple que les Américains ou les Européens savent mieux que les Israéliens ce qui est “bon” pour ces derniers- veulent remettre son destin entre les mains de grandes puissances supposées bienveillantes. Il convient d’avoir à l’esprit la percutante formule: “Si les Arabes palestiniens déposaient les armes, il n’y aurait plus de conflit. Si les Israéliens déposaient les armes, il n’y aurait plus d’Israël”. Aussi faible soit-elle, la probabilité d’une reconnaissance entre Israël et ses ennemis actuels doit faire l’objet d’une espérance active. Il n’est pas impossible qu’une telle paix soit possible.
Article d’Elias Levy, publié dans The Canadian Jewish News du 15 septembre 2010
Photo : D.R.