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Publié le 31 Janvier 2008

La visite de la fanfare D’Eran Kolirin (*)

On rit beaucoup à voir les tribulations de cette fanfare égyptienne complètement perdue dans un environnement inhabituel pour elle, celui du quotidien israélien. Invitée par un centre culturel arabe d’une ville d’Israël, Petah Tikva, une fanfare de la police égyptienne, victime d’une quasi homonymie auditive se retrouve Beth Ha Tikva, une bourgade perdue dans le désert. Sanglés dans leurs uniformes bleus impeccables surchargés de galons, droits comme des ifs, les Egyptiens n’ont que le téléphone public pour seule ressource et comme seul contact avec leur hiérarchie. Mais ils n’arrivent pas à se faire comprendre et à retrouver leur route. Alors, il faut bien composer avec l’ « ennemi » et demander, en ravalant sa fierté, de l’aide aux clients juifs d’un boui-boui sans âme, tenu par Dina, une belle et maîtresse femme, aussi décontractée qu’ils sont réservés. Le choc de deux cultures, de deux façons de voir les choses et la vie. Le rôle du chef de la fanfare est joué par le talentueux acteur israélien, Sasson Gabai, qui interprète Tewfik, un responsable arabe plus vrai que nature avec son caractère autoritaire, mais aussi sa sensibilité refoulée. Au fil des heures, des liens d’amitié et de complicité se nouent entre Juifs et Arabes. Khaled, don juan du groupe, est constamment rappelé à l’ordre par son supérieur qui ne souffre pas d’entorse aux règles strictes de la police cairote. Dina et Tewfik en viennent, au fil des heures, à s’épancher en confidences sur les difficultés de leurs vies. Sympathique et amusant.


Jean-Pierre Allali
(*) 2007. 1h30. Avec Sasson Gabai, Ronit Elkabetz, Saleh Bakri et Khalifa Natour