Dans Anges et Démons qui suivit le Da Vinci Code, Dan Brown, avec son prodigieux talent, mettait en scène des ecclésiastiques menacés par une société secrète, les Illuminati. Pour sauver le Vatican d’une terrible menace, un grand spécialiste de symbologie religieuse, Robert Langdon, était appelé à la rescousse.
Dans Le Messie aura du retard, ce ne sont pas des évêques qu’on assassine, mais des rabbins. Tout commence, rue du Roi de Sicile, à Saint-Paul, dans le quartier juif du Marais, le pletzl. Le rabbin Joseph Blumenthal est assassiné. Pourquoi un homme aussi discret et tranquille, une sommité en matière de Talmud, de Cabbale, d’ésotérisme et de vieux manuscrits, est-il si sauvagement et si bizarrement tué. Son entourage est-il menacé ?
La commissaire divisionnaire Sabrina Huyghens, complètement hermétique au judaïsme et son adjoint, Daniel Jouhaux, encore moins féru sur la question, sont perplexes et désorientés. Pour Marsan, le patron de la Crime à qui le Parquet a confié cette mystérieuse affaire, c’est un « dossier chaud, très chaud ». Tandis que la police patauge, d’autres crimes similaires se produisent. C’est l’affolement. Le salut viendra finalement de la petite amie non juive du neveu de Jacob Blumenthal, Marc, la sympathique Camille Prigent, qui se prend au jeu de l’énigme à découvrir et qui, peu à peu, au fil d’une enquête parallèle qu’elle mène, s’initie à la Cabbale et à la Guématria.
Dès lors, aucune piste n’est négligée, de l’Opus Dei au Prieuré de Gisors en passant par les Templiers, de Paris à Zurich en passant par l’Italie, de l’examen minutieux de textes hébraïques anciens à celui de dessins étranges, tout est mis en œuvre pour découvrir le secret de la mort violente de plusieurs rabbins.
Ce premier roman de l’auteur, jusqu’ici, nous dit-on, économiste de la santé et spécialiste de l’assurance maladie, est l’occasion de pénétrer les arcanes du judaïsme, de s’initier à la pratique juive, de découvrir les finesses de la langue hébraïque et de passer quelques bonnes heures de détente. Le dépaysement est assuré. Un très bon polar juif.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Ixcéa. Avril 2007. 332 pages. 18 €