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Publié le 9 Mars 2009

Le code a changé (*)

Voici un film choral au sens plein du terme. Des couples qui se croisent, s’entrecroisent, se quittent et se retrouvent lors d’un dîner entre amis, d’une année sur l’autre, le 21 juin lors de la Fête de la Musique. Mensonges, hypocrisies, faux-semblants, amours, déchirures, tristesses…La distribution est époustouflante et le jeu des acteurs remarquable.



Parmi eux, Patrick Bruel qui campe un grand cancérologue juif, le docteur Alain Carcassonne, plus vrai que nature. Son épouse, Mélanie (Marina Foïs), catholique fervente, avoue qu’elle en a marre des bar mitzwahs et des kippours que lui impose son mari. Heureusement qu’ils n’ont eu que des filles, sinon, pour la circoncision, pour sûr, c’eut été le clash !!Lui, épuisé par sa charge, ne se sent plus la force d’avouer leur état à des malades en fin de vie. Une fois par an, donc, des amis qui ne le sont pas vraiment, tous comptes faits, se retrouvent chez Piotr, alias Dany Boon et son épouse, M.L., entendez Marie-Laurence, alias Karin Viard pour une discussion sans queue ni tête où chacun regarde l’autre en chien de faïence quand ce n’est pas en amoureux secret. Boon, qui décidément sait tout faire, est génial en polonais hypocondriaque qui propose sa recette de grand-mère, une sorte de goulash au poulet, fournie, nous dit le générique, par Roman Polanski lui-même !
Pierre Arditi, en Henri, père de Karin Viard , qui a abandonné sa famille il y a longtemps et Patrick Chesnais, en Erwan, vieux beau bretonnant qui tente de retrouver une deuxième jeunesse par le biais d’un mariage avec une minette qui se trouve être la seconde fille d’Arditi ( Juliette alias Marina Hands) , font la paire et nous offrent une scène inoubliable en dansant ensemble sur un air des sixties. Bianca Li, en Manuela, professeur pétulante de flamenco et, par ailleurs, discrète patiente du docteur Carcassonne, qui ouvre le film et le clôt, est criante de punch et de vitalité. Sans oublier la belle prestation de Sarah ( Emmanuelle Seigner) épouse d’un avocat blasé, Lucas ( Christopher Thompson) et maîtresse de Piotr Boon, qui finit par devenir un auteur à succès et le numéro original de Laurent Stocker (Jean-Louis), cuisiniste amoureux de Karin Viard M.L.
« L’enfer, c’est les autres », disait un personnage de Jean-Paul Sartre. C’est un peu ça dans cette histoire bien ficelée. Sauf que le spectateur, il faut l’avouer, s’amuse bien volontiers des petits et des gros ennuis des personnages.
« Léhaïm », comme dit souvent Patrick Bruel Carcassonne dans ce film très sympathique.
Jean-Pierre Allali
(*) De Danièle Thompson. 1h40. Avec Pierre Arditi, Dany Boon, Patrick Bruel, Patrick Chesnais, Marina Foïs, Marina Hands, Bianca Li, Emmanuelle Seigner, Laurent Stocker et Karin Viard.
Photo : D.R.