Le droit d’Israël. Pour une défense équitable D’Alan Dershowitz(*)

L’auteur, lui-même juriste et professeur de droit à Harvard, a choisi de sélectionner 32 thèmes qui sont autant de questions que chacun se pose : « Israël est-il un État colonialiste et impérialiste ? », « Les Juifs ont-ils exploité la Shoah ? », « Est-ce Israël qui est à l’origine du problème des réfugiés ? », « L’assassinat des chefs terroristes est-il illégal ? »…


Chacun de ces 32 procès est littéralement mis en scène en quatre actes :

- 1/ L’accusation

- 2/ Les accusateurs

- 3/ La réalité

- 4/ La preuve.


L’accusation, tout d’abord, formule plus explicitement la problématique. Pour ce qui est des accusateurs, l’auteur procède par citations en appelant à la barre des témoins aussi peu amènes à l’égard d’Israël qu’Edward Saïd, Noam Chomsky, Norman Finkelstein, Azmi Bishara, Marwan Bishara, Yaël Stein ou encore l’archevêque Desmond Tutu.


Puis vient le développement du sujet. C’est la partie « La réalité ». L’auteur y déploie toute sa fougue et, surtout, sa connaissance encyclopédique. Dès lors, la preuve est faite et il n’y a plus qu’à passer au « procès » suivant.


Ainsi, par exemple, à ceux qui claironnent qu’Israël est un État raciste, Alan Dershowsi assène : Pas du tout. Regardez plutôt dans les environs : « La Jordanie a une loi interdisant explicitement aux Juifs d’en devenir citoyens ». L’Autorité palestinienne, elle, « a récemment déclaré que l’islam était sa religion d’État officielle et unique » . Quant à l’Arabie saoudite, qui interdit certains sites du pays aux non-musulmans, elle « fonde l’éligibilité et la citoyenneté sur l’appartenance religieuse ». Alors de grâce, messieurs les accusateurs revoyez-vos dossiers et cessez d’alléguer vos contre-vérités !
L’une des plaidoiries les plus cinglantes de Dershowitz concerne la supposée exploitation de la Shoah. Elle donne à l’auteur l’occasion de rappeler le rôle hautement nocif du Grand mufti de Jérusalem, Hadj Amine Al-Husseini, idole d’Arafat, aux heures sombres de la Shoah et l’enthousiasme des masses arabes, à travers le monde, pour la cause hitlérienne à cette époque. On apprend, entre autres, avec stupeur qu’un camp de concentration, sur le modèle d’Auschwitz, était en projet à Naplouse.


Pour Alan Dershowitz, il n’y a pas de doute : « Le monde arabe et palestinien s’est rendu suffisamment coupable de participation à la Shoah et de soutien au mauvais camp au cours de la Seconde Guerre mondiale, pour que soit justifiée sa contribution, en tant que partie du camp vaincu, à la réorganisation territoriale et démographique qui devait inévitablement suivre un conflit mondial cataclysmique ».


« Ce livre, dit l’auteur, apportera la preuve, non seulement qu’Israël est innocent des accusations qui sont proférées contre lui, mais qu’aucune nation dans l’Histoire, confrontée à des difficultés comparables, n’a jamais maintenu un niveau plus élevé en matière de droits de l’homme, ne s’est jamais montrée plus attentive à la sécurité des civils innocents, n’a jamais plus ardemment tenté de fonctionner sous l’autorité de la loi et ne s’est jamais montrée disposé à prendre davantage de risques pour la paix ».


Une lecture dont on sort tout à la fois ébahi et rassuré. Un argumentaire précieux à consulter et à revoir avant tout débat sur la question.

Jean-Pierre Allali

* Éditions Eska. Août 2004. 288 pages. P.N.C.