On le sait, le 9 août 1942, Édith Stein a été assassinée à Auschwitz en compagnie de sa sœur Rosa. Elle est morte, rappelons-le, au nom du peuple juif et ses dernières paroles, adressées à sa sœur, résonnent comme un retour aux origines : « Viens, nous partons pour notre peuple ». C’est pourquoi, lorsque le pape Jean-Paul II, le 9 août 1998, décide de canoniser Édith Stein, alias sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, la polémique a été vive et les reproches de la communauté juive nombreux.
Après avoir évoqué la trajectoire de son personnage qu’elle intitule « un destin contrasté », Sophie Binggelli, elle-même professeur à la faculté de Théologie et à l’École Cathédrale du Collège des Bernardins et responsable d’aumônerie, examine par le menu le combat féministe d’Édith Stein autour de la différence sexuelle, l’éducation, le métier, la prêtrise…apportant ainsi un éclairage intéressant sur ce personnage hors du commun. En annexe, on trouve notamment, et c’est précieux car rare, un arbre généalogique de la famille Stein, la reproduction in-extenso de sa fameuse lettre à Pie IX, la déclaration sur la déportation des Juifs par les Églises catholiques et protestantes du 25 juillet 1942 ainsi qu’une remarquable bibliographie. Très intéressant.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Parole et Silence/Collège des Bernardins. Préface de Jean Benjamin Sleiman, Archevêque de Bagdad des Latins. Décembre 2009. 534 pages. 35 euros