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Publié le 6 Octobre 2009

Les relations entre les juifs et les catholiques dans la france de l’après-guerre 1945-1965, par Paule Berger Marx (*)

Au lendemain de la Shoah et jusqu’aujourd’hui, une question délicate taraude de nombreux esprits : Le christianisme porte-t-il une responsabilité dans la genèse de l’antisémitisme, de cette lèpre qui a conduit à la folie meurtrière d’Hitler ? Ce questionnement légitime a, sans conteste, bouleversé les relations entre Juifs et Chrétiens. Dès lors, grâce à des hommes et à des femmes généreux et prévoyants, il a fallu, reconstruire, dissiper les malentendus pour passer, selon la belle formule de Jules Isaac, de « l’enseignement du mépris » à « l’enseignement de l’estime ».



Pour reconstituer, pas à pas et de manière scientifique, les années qui ont conduit à la nouvelle relation entre Juifs et Chrétiens, Paule Berger Marx a entrepris une étude menée dans le cadre d’une thèse d’histoire contemporaine, dirigée par André Kaspi et soutenue en Sorbonne en juin 2006. C’est cette étude qui conduit à l’ouvrage très intéressant et très documenté qu’elle nous propose.
Parmi les points forts de l’ouvrage, l’histoire de l’Amitié Judéo-Chrétienne, créée au lendemain de la Conférence de Seelisberg et dont Jules Isaac fut l’une des chevilles ouvrières, l’Affaire Finaly, qui empoisonna, à l’époque, les relations entre Juifs et Chrétiens, la modification nécessaire de la liturgie pascale avec son insupportable discrimination envers les Juifs, la découverte des manuscrits de la mer Morte, le Concile Vatican II, la déclaration de repentance de septembre 1997, à Drancy, sur les lieux mêmes du départ des convois de la mort pour Auschwitz. Sans oublier les relations avec l’État d’Israël.
Un travail nécessaire, utile et très intéressant.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Parole et Silence. Préface d’André Kaspi. Février 2009. 552 pages. 32 euros