Lettre à un ami chrétien pro palestinien, de Francis Weill

Preuves à l’appui, l’auteur reproche à son ami lecteur, sa courte vue et son manque d’impartialité, critiquant la politique d’Ariel Sharon sans contrebalancer cette attitude par un rejet du terrorisme intégriste palestinien et de l’antisémitisme rampant qui refleurit partout dans le monde sous couvert d’antisionisme. Comment, en effet, un Chrétien pourrait-il accepter un seul instant les slogans meurtriers entendus à la Conférence des Nations unis contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance de Durban en été 2001 ? C’est là, en Afrique du Sud, que sont nés, nous dit Francis Weill, les cris de « mort aux Juifs » entendus peu après dans les rues de Paris. Et même s’il est légitime de se préoccuper des réelles souffrances du peuple palestinien, comment se fait-il, que l’écrasement de la culture et de la religion tibétaines, le massacre par les Chinois d’un million de Tibétains, les assassinats de Chrétiens au Soudan, en Indonésie, au Pakistan et ailleurs, ne soulèvent pas le même tollé ?

Il ne faut pas chercher bien loin l’explication de cette distorsion. Elle porte un nom : la désinformation. « Oui, dit l’auteur, à propos d’Israël, l’information est biaisée ».

Comment, enfin, un Chrétien peut-il un instant soutenir la cause de ceux qui méprisent à ce point la création divine, de ceux que Dieu a faits « betsalménou ve démouténou », « à Notre image et à Notre ressemblance » et se transforment en bombes humaines, sans âme et sans cœur, avec pour seule culture l’amour de la mort.

Pour amener les Chrétiens pro palestiniens et, avec eux, tous les hommes de bonne volonté qui se sont fourvoyés dans leurs analyses, à modifier leur point de vue, Francis Weill remonte le cours de l’Histoire en étayant avec brio le principe essentiel de la légitimité de l’État d’Israël. Qu’ils soient de gauche ou de droite, c’est un fait, les Israéliens veulent la paix. Alors que dans la plupart des pays arabes, on continue de diaboliser l’État juif. Si vous voulez vraiment la paix, chers amis chrétiens, conclut l’auteur, « alors, militez dans le monde chrétien, militez dans le monde politique, pour qu’ils prennent la mesure du danger et pour qu’ils reconnaissent enfin les véritables responsables de l’instabilité et de la guerre ». « Soyez bien persuadé qu’aucune paix ne saurait être imposée à Israël sans éradication préalable de l’islamisme ».

Un véritable cri d’alarme. À lire absolument.

Jean-Pierre Allali

Francis Weill. Lettre à un ami chrétien propalestinien. Éditions du Cosmogone Juillet 2003. 96 pages. 15€