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Publié le 29 Juin 2009

Maria Poblete - Simone Veil : « Non aux avortements clandestins » (*)

Titre étonnant pour une collection a priori destinée à la jeunesse. Néanmoins, compte tenu de l’évolution de la société, on peut comprendre ce cri de révolte lancé par une auteure qui, depuis longtemps, défend la cause des femmes. Simone Veil, ancienne déportée, nommée ministre de la Santé en mai 1974 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, avait porté à bout de bras son projet de loi légalisant l’avortement.



Avant de nous narrer par le menu le cheminement politique qui a conduit à ce véritable bouleversement des mœurs dans la société française, Maria Poblete revient sur les années sombres de l’occupation nazie de la France. Simone Jacob a seize ans. Avec sa soeur, Milou et Yvonne, sa mère, elles ont été raflées. De Drancy, elles sont dirigées vers Auschwitz-Birkenau, le camp de la mort. Simone est désormais un numéro : 78651. D’Auschwitz, les trois femmes sont conduites à Brobeck puis à Bergen-Belsen. Malade du typhus, Yvonne mourra le 15 mars 1945. « Depuis, Simone mène chacune de ses batailles en pensant à sa mère ». 1962. Simone Veil est confronté à son premier témoignage de femme victime des « faiseuses d’ange ». Dès lors, son combat pour que cessent des pratiques d’un autre âge. Un combat difficile comme le montrent les lettres d’injures et de menaces qu’elle reçoit régulièrement. Dans l’une d’elles, on peut lire : « …Catholique fervent, je me suis toujours défendu de tout antisémitisme. Force est de constater que cette loi satanique est l’œuvre, Madame, d’une Juive… ». La loi sur l’interruption volontaire de grossesse sera promulguée le 17 janvier 1975.
Un cahier-photos complète ce petit livre intéressant.




Jean-Pierre Allali



(*) Éditions Actes Sud Junior. Mars 2009. 96 pages. 7,80 euros