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Publié le 11 Juillet 2011

Mezek, par André Juillard et Yann (*)

Les premiers pas du nouvel État d’Israël vus sous l’angle de la bande dessinée et d’une étonnante histoire de pilotes mercenaires au service-grassement payé- de l’État juif à peine né et déjà en guerre. L’armée de l’air d’Israël en gestation, soumise à un sévère embargo, est contrainte d’acheter des avions où elle peut, notamment en Tchécoslovaquie, même si ce sont des « Mezek » pas très cashers.




En effet, il s’agit de carcasses de Messerschmitt allemands équipées de moteurs de bombardiers Junker Jumo. Quant aux mercenaires, ils viennent d’un peu partout, attirés par un gros salaire, ce qui ne manque pas d’être relevé constamment par leurs collègues locaux de la Haganah dont la solde est, pour le moins, spartiate. L’un de ces mercenaires, Björn, supposé être suédois et goy, garde en lui un grand mystère. On chuchote que c’est peut-être un ancien nazi. Heureusement, un happy end inattendu vient in fine rassurer le lecteur. Les dessins, parmi lesquels des femmes et des hommes nus à profusion-l’auteur met l’accent un peu lourdement sur les mœurs légères qui règnent au kibboutz- sont, il faut le reconnaître, d’excellente qualité mais l’histoire est un peu tirée par les cheveux. Bizarrement, le fameux bateau affrété par l’Irgoun de Menahem Begin contre l’avis de Ben Gourion et baptisé « Altalena » du nom de plume de Vladimir Zeev Jabotinski, devient ici, l’ « Antinéa ».



Pour l’auteur, les schlemiels, entendez les poissards, confondus avec les schmocks, deviennent des abrutis, le kugel est un « dessert hébreu » et les latkès deviennent des lafkès.



Une BD à découvrir cependant car, malgré quelques réserves, elle ne manque pas d’intérêt.



Jean-Pierre Allali



(*) Éditions du Lombard. Bruxelles. Avril 2011. 74 pages grand format.



Photo : D.R.