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Publié le 16 Décembre 2011

Microbes, mi-démons, par Françoise Pariente Ichou (*)

Le thème de la peur des microbes et d’une épidémie planétaire qui menacerait l’espèce humaine est décidément très à la mode. Après le docteur Paul Zeitoun qui dans son roman « Les hommes en grippe » imaginait un virus qui empêche les femmes d’avoir des enfants avec, en ligne de mire, l’extinction prévisible de la race humaine (1), après la sortie presque concomitante du film-catastrophe « Contagion » où une terrible pandémie entraîne une panique collective (2), c’est à présent au tour de Françoise Pariente Ichou, médecin et micro-biologiste, d’attirer, par le biais d’un roman, l’attention du public sur les dangers réels qui menacent notre planète.



Le roman qu’elle nous propose est à ma connaissance le premier thriller biologique publié en France. Lyse, une journaliste scientifique se trouve impliquée dans la lutte sans merci contre une bactérie d’une virulence inouïe qui infecte à une vitesse exponentielle Lorient en Bretagne, la Normandie puis, bientôt la France entière et même les États-Unis. Partout, de petites boules jaunes apparaissent sur la peau des individus touchés par ce mal inconnu. « Super 7 », c’est son nom, se reproduit de façon tellement massive que les boîtes de Petri qui permettent aux biologistes de recueillir les prélèvements contaminés en viennent à gonfler démesurément. Lyse, dans sa quête à la recherche d’un moyen de lutter contre la menace mortelle entraînera dans son combat un ami bactériologiste, Philippe, qui n’hésitera pas à contracter volontairement le microbe pour permettre une découverte plus rapide d’un éventuel antidote. Il faut dire que dans cet acte courageux que d’aucuns trouveront insensé, l’amour n’est pas absent, ce qui donne un peu de piment sensuel à ce roman où domine la peur avec, en prime, un trésor découvert à Madagascar, des menaces terroristes, des prises d’otages et même un dialogue surréaliste entre Lyse et « Super 7 » où l’on découvre une bactérie férue de connaissances bibliques.



Les considérations purement scientifiques sont parfois difficiles à suivre pour un non-spécialiste mais, dans l’ensemble, ce roman sympathique se lit avec plaisir et curiosité.



Jean-Pierre Allali



(*) Éditions de la Société des Écrivains. 2011. Introduction par le docteur François Trémolières, infectiologue. 234 pages. 21 euros.
(1)Éditions Glyphe, avril 2011, Voir notre recension dans la Newsletter du 14-09-2011.
(2)De Steven Soderbergh, 2011.



Photo : D.R.