L’ensemble est décliné selon douze modes, « douze notes » d’une gamme, à savoir : Nommer, Structurer, Rédiger, Transmettre, Officialiser, Traduire, Comparer, Éditer, Lire, Critiquer, Commenter et, enfin, Archiver.
La Bible, donc. 3500 ans d’Histoire avec ces questions que l’on se pose depuis toujours : qui a écrit la Bible ? Dieu ? Un auteur ? Des auteurs ? Un homme ? Peut-être une femme ? Moïse ? Ezra ? Des historiens royaux ? Les prophètes ?
Et les Évangiles ont-ils été écrits par les apôtres eux-mêmes ? Jésus a-t-il écrit ?
Ou encore : « Les deux Testaments ont-il la même légitimité ? », « Quels sont les grands thèmes de la Bible ? », « Quelle est la structure de la Bible chrétienne ? », « Qu’est-ce qu’un livre apocryphe ? », « Qu’est-ce que la Massora ? », « Qu’est-ce que la canon biblique ? », « Qu’est-ce que le Targoum ? », « Qui a découpé la Bible en chapitres et versets ? », « Qu’est ce que l’index ? ». Et le codex ? « Qu’est-ce qu’un incunable ? ». Et une paracha ? Un lectionnaire ? Le midrach ? Un palimpseste ?
Même les plus férus sur ces questions finissent par apprendre quelque chose de nouveau ou quelque chose à quoi ils n’avaient pas réfléchi jusqu’ici. Que l’écriture hébraïque comporte quatre composantes essentielles : les lettres consonnes, les couronnes, les signes voyelles et les signes de cantilation, qu’il existe une autre Bible à côté de la Bible juive et de la Bible chrétienne, à savoir : la Bible samaritaine, que le texte traduit le plus connu de la Bible est le « Notre Père ». À la question, qui pourrait sembler, au demeurant , superfétatoire, « En combien de langues la Bible a-t-elle été traduite ? », on découvre avec étonnement, à côté de l’arménien, de l’arabe, de l’anglais, de l’allemand ou du français, une Bible en yiddish ou une autre à l’usage des Darbystes, adeptes d’une nouvelle forme d’Église chrétienne. Pour ce qui est de la Bible à l’usage des communautés juives, les éditions se sont multipliées depuis la première, dite « Samuel Cahen » publiée entre 1831 et 1851 dite Bible du Rabbinat, mais aussi, celles plus originales, de Chouraqui ou de Meschonnic.
Le mystère de la B42, nom de la Bible de Gutenberg qui comprenait 42 lignes par page s’éclaircit, tout comme celui des Codex de Leningrad ou de la B.H.S., la Biblia Hebraica Stuttgartensia. On en apprend beaucoup aussi sur le Talmud et sur le Pardès comme sur les fameux Manuscrits de la mer Morte.
Des listes, des tableaux et des schémas facilitent une lecture caractérisée par des paragraphes synthétiques courts.
Des citations sont placées en exergue de chaque chapitre, ne semblant pas toujours avoir de rapport avec le sujet traité, mais finissant par constituer un chapelet de jolies phrases à conserver précieusement.
De très nombreuses illustrations, puisées aux meilleures sources, agrémentent l’ouvrage. On regrettera toutefois une relecture orthographique insuffisante pour un livre de cette qualité.
Jean-Pierre Allali
(*) Editions Assouline. Septembre 2008. 448 pages. 26 euros.
(1) Voir notre recension du 18-11-2008.