On y voyait des personnages, presque tous judéo-espagnols venus de Salonique et tous morts, voyageant vers l’infini à bord d’un Skybus Supersonique S 850, servis par des hôtesses particulièrement attentionnées, évoquer la tragédie de la Shoah et l’avenir d’Israël. Avec son nouveau roman, l’auteur s’enfonce encore plus dans le déjanté et l’invraisemblable. Pour le plus grand plaisir des lecteurs friands de situations rocambolesques. Qu’on en juge : écrivain ignoré de la critique, mais persuadé de son talent, Antoine Galoubet n’hésite pas à saisir la chance de sa vie qui se présente sous la forme du cadavre trouvé par hasard de la célébrissime Anémie Lothomb. Il s’empare du corps, le fait disparaître et laisse croire à la police et aux médias qu’il est le ravisseur de la romancière à succès. À l’aide d’un compagnon de route aussi dérangé que lui, il va tout faire pour connaître enfin le succès, à savoir un tirage d’au moins 250 000 exemplaires du faux récit de sa prise d’otage. Un réflexion aigre-douce sur la recherche désespérée et à tout prix de la gloire en littérature. Une amusante volée de bois vert en direction de certains milieux du monde littéraire avec, en toile de fond cette question récurrente : la notoriété est-elle directement ou inversement proportionnelle au talent de l’écrivain ?
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Calmann-Lévy. Janvier 2009. 250 pages. 14 euros.
(1) Voir notre recension du 06-07-2007