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Publié le 16 Septembre 2005

Paradise now Un film de Hany Abu-Assad

Paradise now, le film de Hany Abu-Assad, raconte l’histoire de deux amis d’enfance, Saïd et Khaled, qui se sont portés volontaires pour devenir des martyrs. Ils sont convaincus que leur mort servira la cause palestinienne. Le cinéaste cherche à rendre sympathiques ces deux personnages par leur sincérité et leur naïveté. Fiers d’avoir été choisis pour une opération suicide à Tel-Aviv, ils se prennent pour des cow-boys.



Ce film manichéen nous montre la vision palestinienne du conflit et dresse un tableau désastreux de la vie en Cisjordanie. Paradise now n’est en rien un film qui promeut la paix. Au contraire, il sert la pire des propagandes palestiniennes.

Les Israéliens ont le mauvais rôle. Ils sont la cause de tous les maux des Palestiniens : misère, chômage et même pollution. Un chauffeur de taxi les accuse même de vouloir les empoisonner. Dans ce film, on a deux visions d’Israël. La première c’est l’armée et les soldats aux postes de contrôle qui empêchent les Palestiniens de circuler librement. La deuxième c’est Tel-Aviv. La scène est saisissante : on voit les deux terroristes partir de Naplouse où il n’y a que misère, ruine et désolation pour arriver dans un paradis terrestre : Tel-Aviv avec ses buildings ultras modernes, ses jolies routes, sa plage et les filles en maillot de bain.

Le film est pervers dans la manière de faire passer son message : combattre l’occupant israélien qui humilie la population palestinienne. Le réalisateur dénonce, en effet, les méthodes terroristes par l’intermédiaire de Zuha, une jeune palestinienne issue d’une famille aisée et renommée. Pour elle, il ne faut pas que la victime devienne bourreau. En d’autres termes, que les Palestiniens deviennent comme les Israéliens. Zuha s’insurge contre le terrorisme et la commercialisation des vidéos des martyrs, et souhaite faire avancer les choses, entre autres, par l’intermédiaire des associations de droits de l’homme.

On aurait pu penser que le film ouvrirait la voie au dialogue. C’est tout le contraire. A aucun moment, il témoigne de l’empathie pour les Israéliens. Et surtout, si le réalisateur critique les actes terroristes, il ne les condamne pas. Paradise now ne montre rien d’optimiste et ne donne aucun espoir de paix. Ce film ne répond à aucune de ces attentes et ne laisse percevoir, au final, qu’un silence de mort.

Stéphanie LEBAZ