Les cinéastes ne s’y sont en effet pas trompés : pas un film qui n’évoque la menace des attentats (Avanim, The Bubble) ou des agressions pendant la guerre d’Irak (Le Chant de la sirène, Autour de Yana), la pression du service militaire (Alila, Yossi et Jagger), les tensions entre communautés au sein de la ville (Jaffa, La Vie selon Agfa), l’arrivée massive de travailleurs étrangers illégaux uite au durcissement des passages entre les territoires palestiniens et Israël (Janem Janem), mais aussi la résistance à cette configuration géopolitique que beaucoup n’ont pas choisie, et l’urgence de vivre vite et fort qui caractérise si bien cette ville. En revanche, mais ce n’est pas un hasard, le cinéma palestinien a peu représenté cette ville nouvelle, symbole du projet sioniste fondateur, et quand il l’a fait, c’est non sans une certaine amertume (Paradise Now, Le Sel de la mer).
Les invités du cycle :
Un hommage et une carte blanche sont consacrés à Eytan Fox, en sa présence, autour de « Yossi et Jagger », « La Perm », « Tu marcheras sur l’eau », « Le Chant de la sirène » et le remarqué « The Bubble ». Alliant avec talent les sujets intimes et les questions politiques, le réalisateur dresse un portrait original, à la fois romantique et politique, de son pays et de sa ville symbole, Tel-Aviv, mêlant dès son premier film ses thèmes de prédilection avec la réalité géopolitique. Eytan Fox présente également Corbeaux d’Ayelet Menahemi et Night Movie de Gur Heller, deux moyens métrages qui ont influencé son travail.
L’oeuvre d’Amos Gitaï est riche d’une cinquantaine de films. Chacun d’eux pose des questions sur la réalité politique et religieuse d’Israël. Deux de ses fictions se déroulent à Tel-Aviv. Avec « Devarim », premier volet de la trilogie des villes, il sonde l’état de la société israélienne et ses désillusions. « Alila » dépeint, de nos jours à Tel-Aviv, la vie d’une cour d’immeuble animée de personnages marqués par les réalités israéliennes (la Shoah, l’immigration clandestine, l’armée). Amos Gitaï présentera « Devarim » et « Alila ».
Célèbre actrice et réalisatrice, Ronit Elkabetz est issue d’une famille d’origine marocaine immigrée en Israël. Remarquée pour ses premiers rôles, notamment dans Eddie King de Gidi Dar, elle a incarné tour à tour des mères et des femmes passionnées (« Alila », « Jaffa »), ou une prostituée bouleversante (« Mon trésor »). Elle a également joué dans plusieurs films français. Elle est passée récemment de l’autre côté de la caméra, réalisant avec son frère Shlomi, « Prendre femme » (2004), inspiré de la chronique familiale, et « Sept Jours » (2007). Ronit Elkabetz présentera ces deux films et participe à la table ronde « Les femmes israéliennes à la caméra ».
Keren Yedaya est une militante féministe et politique. Ses films constituent un prolongement direct de son activisme. Après le court métrage « Lulu » (1998) sur le thème de la prostitution, « Mon trésor » (2004) est son premier long métrage, récompensé par la Caméra d’Or au Festival de Cannes. En juin 2009, est sorti « Jaffa », une histoire d’amour entre une Israélienne et un Palestinien sur fond de tensions racistes. La cinéaste présentera « Mon trésor » et « Jaffa », et participera à la table ronde « Les femmes israéliennes à la caméra ».
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