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Publié le 4 Novembre 2008

«Tu choisiras le rire…» Par Moïse Rahmani

« Faire rire, c'est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu'un distributeur d'oubli ! », écrivait Victor Hugo dans « l’Homme qui rit ». L’écrivain ne savait pas à quel point sa pensée pouvait si bien s’adapter aux Juifs. A travers son histoire vieille de plus 5000 ans, le peuple juif a toujours su plaisanter de ses malheurs. Il a fait du rire sa thérapie. Le Juif a un don particulier qui est celui de l’autodérision. Il se moque peu des autres et essentiellement de lui-même.


Dans ce livre qu’il dédie à son père, Moïse Rahmani nous invite à respecter un onzième commandement, qui dit : « Tu choisiras le rire ». L’auteur a rassemblé un ensemble de blagues, superstitions et proverbes, qu’il a entendus ça et là ou bien partagés avec ses proches et amis, dans le but de les transmettre aux autres générations. « La blague juive fustige la méchanceté, la bêtise, l’hypocrisie », écrit-il tandis qu'Alain Vincenot, qui préface l’ouvrage, explique qu’ « il ne s’agit pas d’une simple compilation, mais du regard chaleureux que Moïse [Rahmani] porte sur le monde. Généreux, il veut partager ce qu’il voit ».
L’auteur aborde donc l’ensemble des thèmes bien connus des blagues juives qui vont du rabbin à la mère juive pour passer de la Shoah à Israël.
Et pour donner un avant goût aux lecteurs, voici quelques extraits, histoire de faire rire :
« Dieu ne pouvait pas être partout alors il a créé la mère », diction judéo-alsacien.
« On ne se gratte pas sans raison : ou bien on a des soucis ou bien on a des poux, diction judéo-alsacien.
« Isaac téléphone à son fils :
- Jacob, ta mère et moi allons divorcer
- Quoi, ça ne va pas ? Après cinquante de mariage. Mais vous êtes fous. Ne faites rien. J’appelle ma sœur et nous arrivons à la maison dès demain.
Isaac se retourne vers sa femme après avoir raccroché et lui dit :
- C’est bon Rébecca, ils viennent pour les fêtes. »
« David a raté ses examens et ne sait pas comment l’annoncer à ses parents. Il se décide à leur envoyer un télégramme : “Jury épaté. Demande réédition septembre.” »
Stéphanie Lebaz