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Publié le 7 Octobre 2009

ULTIMATUM

L’histoire : 31 décembre 1990. L’ultimatum lancé par l’Onu à l’Irak expire dans quinze jours : si Saddam Hussein n’évacue pas le Koweït, les Alliés disposeront d’un mandat pour utiliser la force. Dans les salles de rédaction occidentales, on parle d’une troisième guerre mondiale. À Jérusalem, l’angoisse est immense : Saddam Hussein menace d’utiliser contre Israël des Scuds chargés d’armes chimiques et bactériologiques. Luisa (Jasmine Trinca), 23 ans, franco-italienne, est étudiante en histoire antique à la faculté de Jérusalem. Nathanaël (Gaspard Uliel), jeune peintre français, subvient à ses besoins en travaillant comme vigile à Jérusalem-Est. Leur relation, violente et complexe, est sur le mode «ni avec toi, ni sans toi». Comme eux, leurs amis, voisins, connaissances, attendent la fin de l’ultimatum avec une tension croissante. Comment vit-on lorsque la vie est suspendue à un fil ? Que fait-on de ses jours, de ses nuits, quand l’apocalypse est envisageable ?




« Les tensions du monde ne me laissent pas indifférent », explique Alain Tasma à propos du film. « J’ai fait des longs-métrages sur la guerre d’Algérie, je suis allé au Rwanda... Une partie de ma famille vit en Israël, mais le plus important, je crois, c’est le souvenir du tournage de « Noce en galilée », du cinéaste palestinien Michel Khleifi, dont j’étais l’assistant. C’était en 1986, une époque où la paix était proche : l’équipe était composée de Belges, de Français, d’Israéliens et de Palestiniens, on circulait partout sans problème… J’ai l’ambition à travers mes films de participer un peu au regard porté sur la marche du monde : non pas en idéologue ou en militant, mais en raconteur d’histoires, en mettant toujours l’individu au centre de l’Histoire… j’essaye de comprendre comment et pourquoi on en est arrivé là ! »


ULTIMATUM, de Alain Tasma (2009), actuellement en salles.
Photo : D.R.