Dans son troisième roman, « Un Juif par hasard », le journaliste Dominique Laury nous raconte l’histoire d’une jeune catholique membre de l’aristocratie française, Christine d’Arbiney, qui découvre un mystérieux carnet qui va changer son existence.
Le passé sombre de la famille resurgit. Comment réagir lorsque l’on apprend que son père était un des pires miliciens français ? Que « l’antisémitisme fait partie de son patrimoine » ?
Afin de racheter les crimes de son père, Christine d’Arbiney, pleine de culpabilité – pour des crimes qu’elle n’a pourtant pas commis –, se réfugie au cœur de la vie juive de Paris : la rue des Rosiers. Dans le Pletzl, elle s’interroge sur ces « juifs détestés » : « quels crimes ont-ils commis, comment peut-on vivre après la Shoah ? »
C’est dans une librairie juive qu’elle rencontre Salomon Sigal, un jeune juif ashkénaze insouciant, « qui affiche une rare indifférence aux problèmes qui agitent le monde juif ».
Dans un jeu pervers et subtil, ils vont tous deux aller à la recherche de la vérité et la faire resurgir de l’ombre. L’auteur ose même confronter le jeune juif, dont une partie de la famille a connu Auschwitz, à la table du vieux milicien et de ses proches – qui se permettent certaines blagues de mauvais goût : « J’ai connu un Salomon, à Sciences Po, il était le premier pour répondre aux interrogations, mais le dernier pour payer un pot. »
La tendre complicité qui unit les deux personnages leur permettra de renaître. « Grâce à Christ, à ses passions, à sa soif de savoir », Salomon a « découvert la signification de ces deux mots : être juif ».
« Un Juif par hasard » est la découverte de deux individus qui forme une union sacrée au-delà de tous les préjugés et idées préconçus.
Stéphanie Lebaz
Dominique Laury, « Un Juif par hasard », Jean-Claude Gawsewitch Editeur, Paris, 2005, 216 p.