Le vernissage portait une valeur symbolique puisque deux grands noms de la Ville étaient présents. D'abord Monique Mametz, qui vient d'être nommée chevalier de la Légion d'honneur et Ghislaine Vanheeckhoet qui est la fille du médecin boulonnais mort en déportation quelques semaines avant l'armistice de 1945. Secouriste à la Croix-Rouge dès l'âge de 18 ans, Monique Mametz a profité de cette « protection » pour devenir l'une des messagères des résistants boulonnais. Elle essayait aussi, autant qu'elle le pouvait, d'agir en faveur des Juifs rassemblés à l'enclos de l'Évêché et qui attendaient parfois dans le froid, toujours sous la surveillance redoutable des soldats allemands, leur départ vers les camps de concentration. « Même la Croix-Rouge n'avait pas le droit de rentrer dans l'enclos. Mais il fallait bien nourrir ces gens. Alors je faisais passer un peu de nourriture à travers les grillages », raconte cette patriote aux mille souvenirs qui aura attendu 70 ans avant d'obtenir la prestigieuse décoration. Non loin d'elle, Ghislaine Vanheeckhoet était émue. Elle pensait forcément à son père, médecin, qui fut déporté pour faits de résistance. Il mourut, sans doute du typhus, en mars 1945 en déportation après avoir été emmené par le train de Loos. Résistants, déportés, « tous sont morts pour la France », a conclu en sanglotant Maurice Asselin, vice-président de l'union nationale des anciens combattants.
Exposition visible jusqu'au 7 mai de 8 h à 18 h sans interruption.
Photo : D.R.
Source : lavoixdunord.fr