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Il faudra des jours et des jours pour que Bruno Dellinger comprenne vraiment ce qu’il est advenu de New York en ce 11 septembre 2001. Ce jour ordinaire est devenu en l’espace de quelques secondes le ground zéro de l’horreur absolue. Et la description que fait Dellinger de l’horreur est saisissante, les pages qui s’offrent à nous donnent la chair de poule. Et si nous avions été là, qu’aurions nous fait ? « La vague frappe. Une détonation, un souffle immense, une déflagration, des débris sifflent autour de moi, un type hurle : Respirez à travers vos vestes ! » Il fait gris. Il fait noir. Bientôt, il fait une nuit totalement noire. Pas d’étoiles. Un dernier crissement de cendres. Puis je n’entends plus rien. Plus un seul bruit. Nuit totale et silence absolu. Je suis en suspens. Le monde a disparu, je suis mort. » Suis la descente aux enfers, l’homme seul blessé, comme un zombie, marche dans les rues désertes de New York, cherchant désespérément à joindre sa famille. Puis vinrent les larmes, les pleurs, la souffrance, la peur et la terreur. Dellinger se sent vulnérable, l’ennemi rode. Mais où est-il ? Que prépare-t-il ? A quel moment New York sera-t-il une énième fois frappée et pourquoi ? « L’ennemi est invisible, il semble surpuissant car il se tait. Il a montré de quoi il est capable, il ne parle plus. »
En quelques pages, c’est une Amérique blessée et vidée que l’on voit défiler sous nos yeux. Mais une Amérique qui relève aussitôt le défi, qui applaudit ses héros, les pompiers, les policiers, les médecins, et c’est tout un chacun qui fait front. Un élan de patriotisme submerge la ville, une grande chaîne de solidarité se forme et permet peu à peu de reconstruire ce qui a été détruit. Dellinger rencontrera de grandes difficultés mais et à sa manière, il vaincra.
Reste que ce 11 septembre n’est pas une date ordinaire, ce 11 septembre a changé la face du monde.
Marc Knobel
World Trade Center 47e étage. Récit de Bruno Dellinger, Editions Robert Laffont, Paris, 2002, réédition J’ai Lu, 2004.