Venir présenter ce film ici, en Israël, cela a-t-il pour vous une signification particulière ?
D’abord, jouer la condition d’un homme en captivité me fait penser au soldat Gilad Shalit et à tous les enjeux qui tournent autour de sa libération. Ensuite, faire la promotion de « Rapt » en Israël, c’est particulier pour moi. Je suis né ici et j’aime ce pays, d’autant plus qu’il est mal aimé.
Comment définiriez-vous votre rapport avec Israël ?
Je suis né en Israël mais je suis un juif vivant en France qui se sent agressé à cause du conflit au Proche-Orient. Sa complexité échappe à beaucoup de gens et une partie de l’opinion est manipulée émotionnellement par une sorte de matraquage médiatique. Aujourd’hui, l’antisionisme a relayé l’antisémitisme. L’acharnement contre Israël remplace celui qui existait avant contre les Juifs. L’existence d’Israël et sa légitimité sont toujours remises en cause.
Vous ne craignez pas que ce positionnement porte atteinte à votre carrière ?
Non, absolument pas. Ça ne m’empêche pas de penser qu’Israël commet parfois des erreurs et d’être favorable à la création d’un Etat palestinien. Mais la condamnation systématique d’Israël me pose problème et même sur un plateau de télévision, je n’hésite pas à dire ce que je pense. Tout cela n’a rien à voir avec ma carrière et mes aspirations.
Le cinéma israélien a énormément progressé au cours de la dernière décennie. Il est beaucoup plus visible au niveau international. Est-ce que cela vous donne des idées ?
J’aimerais réaliser un film franco-israélien pour toutes les raisons que j’ai précédemment évoquées. Il y a aussi beaucoup d’acteurs israéliens que j’apprécie. Mais pour l’heure, mes projets sont en France, au cinéma comme au théâtre.
Photo (Yvan Attal) : D.R.
Source : israelvalley.com