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Publié le 12 Janvier 2015

Auschwitz, par Tal Bruttmann

Auschwitz est devenu le symbole des camps de concentration, de la « solution finale », et plus largement de la violence et de la répression nazies.

 
Tal Bruttmann en propose la première synthèse historique récente en langue française.
 

Il occupe aujourd’hui une place centrale tant d’un point de vue mémoriel qu’historique. Pourtant, hormis l’ouvrage d’Annette Wieviorka, Auschwitz, 60 ans après (R. Laffont, 2005), il n’existe pas d’étude véritable consacrée au sujet en français. Au demeurant, ce paradigme qu’est Auschwitz est paradoxal.

 

 Le site est marqué par le gigantisme, qu’illustrent en premier lieu les chiffres : 1,3 million de personnes acheminées là depuis toute l’Europe et 1,1 million de morts. Mais ce gigantisme est multiple et dépasse le seul bilan meurtrier : gigantisme au sein du système concentrationnaire, qui en fait le plus grand des camps de concentration ; du centre de mise à mort, qui en fait le lieu d’assassinat le plus important de la « solution finale » ; du complexe économico-industriel articulé autour des camps et de la ville d’Auschwitz qui en fait un lieu de production particulier, où se mêlent prisonniers du camps, travailleurs forcés tels que des STO français, prisonniers de guerres britanniques ou simples employés et ouvriers allemands.

 

 Il s’agit d’un lieu unique, à nul autre pareil, où se sont mêlées et entrecroisées des politiques qui, en général, ne se rencontraient jamais en un même lieu. Car Auschwitz est ensemble complexe, protéiforme, où se croisent des politiques diverses qui n’ont en commun qu’un lieu, qui n’est pas limité au camp de concentration d’Auschwitz, mais est constitué de l’espace de la ville d’Oswiecim-Auschwitz et de ses alentours, où coexistent différents camps, centres de mise à mort et industries.

 

 Il s’agit à la fois de brosser l’histoire du complexe d’Auschwitz – en mettant en lumière les éléments et évènements les plus importants – tout en réinsérant celle-ci dans l’histoire plus large des différentes politiques nazies, et parallèlement de procéder à une déconstruction de l’espace connu sous le nom d’Auschwitz, qui a été en perpétuelles construction et évolution durant cinq années.

 

Tal Bruttmann est historien, ses travaux portent sur les politiques antisémites en France pendant la guerre, ainsi que sur la « solution finale ». Auteur notamment de La Logique des bourreaux (Hachette Littératures, 2003), Au bureau des Affaires juives. L’administration française et l’application de la législation antisémite, 1940-1944 (La Découverte, 2006) et « Aryanisation » économique et spoliation en Isère (PUG, 2010), il vient de diriger avec Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot et Claire Zalc : Pour une microhistoire de la Shoah (Seuil, 2012).

 

Contact presse : Marion Staub : 01 44 08 84 22 / m.staub@editionsladecouverte.com

 

Repères / Histoire n°647 – 128 pages – 10,00 €

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