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Dans son nouveau livre, il se penche sur l'avenir des relations entre Israël et les Palestiniens. Comme à l'accoutumée, les analyses de l'auteur sont parsemées de chiffres recueillis auprès des meilleures sources. On ne peut évidemment que partager l'idée généreuse de deux États vivant en paix côte à côte, Israël et Palestine. Une grande majorité de la population israélienne y est favorable et le peuple juif en diaspora y souscrit depuis longtemps. Mais, comme on le sait, depuis le plan de partage, les Arabes ont refusé l'existence même d'un État pour les Juifs. Aujourd'hui encore, les exigences des Palestiniens y compris des plus « modérés » d'entre eux, sont inacceptables pour Israël qui n'a pas vocation au suicide. Jacques Bendelac en est conscient, mais il a tendance à faire porter à Israël la plus grande part de responsabilité dans la situation. Ainsi : « En fait, l'économie palestinienne a été mise entièrement au service de l'économie israélienne. De plus en plus de Palestiniens venaient travailler quotidiennement en Israël pour des salaires de misère et des conditions difficiles »... »... « Pendant longtemps, Israël a détourné à son profit les nappes souterraines communes, tandis que le contrôle de l'eau dans les Territoires palestiniens a systématiquement favorisé les colons juifs au détriment des populations locales... »... «Malgré les progrès enregistrés dans la production agricole palestinienne, l'occupation israélienne n'aura pas permis aux Territoires palestiniens d'atteindre l'autosuffisance alimentaire... »... « Les autorités israéliennes d'occupation ont joué un rôle décisif dans le mauvais fonctionnement du système judiciaire palestinien... », « En Cisjordanie, les autorités israéliennes constituent parfois un obstacle à la protection de l'environnement... ». Ou encore : « L'occupation israélienne impose toute une série de restrictions à l'économie palestinienne ; elle prive les Palestiniens d'une partie importante de leurs terres et ressources naturelles, et isole leur économie du marché mondial... », « Par ailleurs, l'occupation israélienne fait subir des pertes fiscales au budget de l'Autorité palestinienne... », « La destruction de bâtiments d'habitation palestiniens fait partie de la politique israélienne de la Cisjordanie depuis 1967... », « Par ailleurs, de nombreuses ONG, israéliennes comme palestiniennes, dénoncent régulièrement les atteintes aux droits de l'homme, les sévices et humiliations dont seraient victimes les civils palestiniens lors de leur passage aux barrages militaires israéliens ». Pour ce qui est de Jérusalem, l'auteur ne manque pas de signaler que « les habitants arabes de Jérusalem sont victimes de discrimination en termes d'aménagements urbains ». Jacques Bendelac, qui reconnaît que « le statut de Jérusalem et l'éventuel partage de la ville restent au cœur du conflit israélo-palestinien », révèle néanmoins que « de récentes enquêtes d'opinion indiquent que de plus en plus d'habitants de Jérusalem-Est préféreraient vivre dans l'État d'Israël plutôt que dans l'État de Palestine indépendante ».
Certes, Jacques Bendelac ne manque pas de noter également que « la société israélienne paie un lourd tribut à l'état de guerre permanent qui l'accompagne depuis sa création ». Reste une impression persistante que la sympathie de l'auteur penche plus fortement pour les Palestiniens.
L'auteur nous offre toutefois une étude très intéressante, notamment dans sa partie chiffrée. À découvrir.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Armand Colin. Juin 2012. 264 pages. 19,50 euros
(1) Éditions Page après Page, 2006. Voir notre recension dans la Newsletter du 19-05-2006.
(2) Éditions Autrement, 2008. Voir notre recension dans la Newsletter du 05-06-2008.