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Publié le 8 Novembre 2013

Kichka sur le divan de sa BD

Par Kathie Kriegel

 

Pour son dernier roman graphique, le cartooniste a fouillé sa mémoire familiale. Entre témoignage et introspection, il fait son autothérapie.

 

Du haut de ses cinq ans, lové entre les jambes de son père, Kichka découvre la caricature : un SS clownesque jaillit du coup de crayon maîtrisé du père, où les angles et les rondeurs se disputent l’avantage. De son géniteur, Kichka a hérité la sobriété et l’efficacité du trait qu’il met au service de son propre dire : tout doit faire sens, le détail gratuit n’est pas de mise…

Mon père voulait nous protéger. Mais ce faisant, il a ignoré notre propre souffrance

Mais l’héritage de la Shoah est lourd à porter pour « la deuxième génération ». L’ombre d’Auschwitz obscurcit l’avenir. Il faut grandir dans le silence du père qui tait l’indicible. Être le meilleur, un enfant modèle, obligation d’excellence dans une famille exemplaire ; il faut réussir, offrir une revanche sur Hitler et taire toute révolte.

 

La famille se construit autour du non-dit de la Shoah. L’ellipse est la règle. La parole est confisquée par la souffrance du père. La sienne seule est légitime. « Mon père voulait nous protéger. Mais ce faisant, il a ignoré notre propre souffrance»… Lire la suite.

 

Source: http://www.jpost.com/Edition-fran%C3%A7aise/Art-Et-Culture/Kichka-sur-le-divan-de-sa-BD-330674