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Publié le 24 Décembre 2012

L'énigme du rocher - la disgrâce de Moïse, par Raymond Danziger (*)

Par Jean-Pierre Allali

Pourquoi le grand Moïse, l'homme qui parla à Dieu face à face et qui conduisit le peuple juif vers la terre promise fut-il si lourdement châtié par l'Éternel qui ne l'autorisa pas à pénétrer en Eretz Israël ? C'est à cette interrogation que tente de répondre l'auteur qui nous propose des pistes très intéressantes de réflexion.

Un travail original

Le lieu du « forfait » de Moïse se nomme, Raymond Danziger nous le rappelle, Meribah. Moïse, au lieu, comme cela lui est demandé, de parler au rocher pour qu'il produise l'eau qui vient à manquer cruellement au peuple d'Israël, le frappe. C'est cet écart, a priori anodin, qui n'est pas agréé et qui est lourdement sanctionné par Dieu. En réalité, nous explique Raymond Danziger, c'est peut être la faute de trop, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Et l'auteur d'énumérer toutes les fautes déjà commises par le prophète au cours de son existence. Un développement intéressant nous est également proposé sur la relation de Moïse avec l'eau : Moïse flottant sur le Nil dans son panier d'osier, son nom même, dérivé de l'égyptien « Masho », « sauvé des eaux », la rencontre au puits avec Tsipora, sa future épouse, la mer des Joncs, la soif du peuple dans le désert et, enfin, les eaux de Meribah.

Raymond Danziger, peu à peu, nous amène à considérer que la disgrâce de Moïse tient au fait que son attitude, loin de marquer seulement son impatience ou sa nervosité, était une porte ouverte vers l'idolâtrie. D'où sa disqualification. Un travail original.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Lichma. Préface du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim. 4ème trimestre 2012. 208 pages. 19,90 euros.