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Le « droit rabbinique », la loi juive, la « Halakha », celle issue de la Thora et du Talmud est-elle d'une quelconque actualité ? Ou, traduisant des préoccupations d'un autre âge, est-elle tout bonnement obsolète ? L'auteur, qui enseigne cette matière dans le cadre du DUEJ à la Sorbonne, exemples nombreux à l'appui, nous démontre in fine, que loin d'être dépassée, la loi juive est en mesure, par certains côtés, de contribuer à l'évolution du monde moderne.
Dans un premier temps, Yona Ghertman, pour fixer les fondements du droit rabbinique, est amené à rappeler la vision de Moïse puis, plus tard, l'action de Yohanan Ben Zakaï à Yavné et la situation après la disparition du Sanhédrin. L'approche de la modernité conduit à examiner l'attitude du judaïsme allemand au 19ème siècle et les travaux de maîtres comme les rabbins Soloveitchik et Feinstein. De nos jours, les problèmes rencontrés par les femmes « agounot » et, d'une manière plus générale, la place de la femme dans le couple juif, font l'objet d'une recherche approfondie. Le judaïsme a des positions a défendre quant à l'euthanasie, la contraception ou l'avortement. Des pages très intéressantes sont consacrées à la question du prêt à intérêt avec la procédure dite du « heter 'isska » et à la remise des dettes tous les sept ans avec l'institution du « prozboul » qui permet aux prêteurs de transmettre leurs dossiers de dettes à un tribunal rabbinique afin d'avoir la possibilité d'être remboursés durant la septième année malgré l'obligation de « chemita » qui annule les dettes tous les sept ans.
Très intéressant.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Lichma. Introduction d'Abraham Weingort. Préface de Raphaël Draï. Avril 2013. 172 pages. 19,90 euros.