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Comment définissez-vous Bleu blanc sang?
Laurent Moenard : La genèse de l’histoire est un livre que j’ai publié en 2011 ainsi qu’un documentaire réalisé en 2004 sur l’histoire du débarquement en Provence. Je m’aperçois encore aujourd’hui que cet événement est encore mal connu y compris en Provence. Je me suis inspiré de ce contexte pour créer une fiction. J’ai imaginé une histoire et un drame familial avec des rebondissements et des accointances politiques. La Provence a été marquée par ce genre de choses....
Cette période de la libération a été compliquée, certains ont retourné leur veste, usurpé des situations....
C’est un thème que l’on voit apparaître depuis peu dans l’historiographie classique de la résistance et de la Seconde Guerre mondiale, notamment dans un livre d’Olivier Wieviorka sur la résistance qui met l’accent la dessus. Tout n’est pas bleu et blanc, il y a la fois des résistants de droite et de gauche, d’autres pétainistes et des communistes. Je me suis aussi inspiré de récits de gens qui ont usurpé des grades et des médailles, qui étaient de faux résistants, et en ont profité pour établir une certaine renommée et avoir derrière des carrières politiques ou industrielles.
Votre histoire est surtout l’occasion d’évoquer le Débarquement en Provence...
Cela ne m’intéresse pas de faire l’histoire du débarquement de manière linéaire. J’essaie d’imaginer une histoire dans un contexte riche et pas très exploité en BD, et l’exploiter en flash-back me paraît plus riche (l’album démarre en 1961). Cela permet peut-être de mieux comprendre les faits. Certaines situations sont fausses comme ce qui s’est passé dans l’abbaye du Thoronet (une exécution de résistants dans l’album) même si je m’inspire dans cette scène d’une ambulancière faite prisonnière qui, au Faron je crois, a failli passer par un peloton d’exécution.
Bleu Blanc Sang tome1/3 de Laurent Moënard et Jean-Marc Stalner.
48 pages. 14,30 euros. Éditions Soleil.