Une recension de Guy Fellous
Jean-Pierre Allali connaît bien l'Azerbaïdjan. Il a notamment fait partie des délégations du CRIF qui ont visité ce pays, à la rencontre de sa communauté juive, en 2012 et en 2014. Et c'est en Azerbaïdjan , précisément, que se déroule son nouveau roman.
L'auteur nous emmène à la découverte des Juifs des Montagnes, aux confins du Daghestan et de la Géorgie, dans un récit haletant où se mêlent l'archéologie et la guématria, version hébraïque de la numérologie. Dans un jardin attenant à la grande synagogue de la ville de Quba, une grotte est mise au jour fortuitement lors de travaux. À l'intérieur, on découvre douze stèles avec des graffitis mystérieux écrits en caractères hébraïques.
L'Unesco décide de déléguer sur place un savant israélien de renommée internationale, Abraham Hajiyev, lui-même natif de Bakou en Azerbaïdjan. Les recherches, menées, dans un premier temps avec l'envoyée de l'ambassade azerbaïdjanaise à Paris, Nigar Mammadova, se poursuivront avec un professeur venu de Moscou, David Poliakov, un ancien de la communauté juive, Igal Perelman et un vieux sage de la ville d'Oghuz, spécialiste de la langue judéo-tate, Immadedin Fizouli. Une Maguen David inattendue, des papyrus et des armes anciennes, font irruption dans cette étonnante aventure où les lettres le disputent aux chiffres.
Par delà la description du judaïsme d'Azerbaïdjan, la découverte des sites et des coutumes de ce pays musulman chiite, strictement laïc et ami d'Israël, le récit, au fil des trouvailles de l'archéologue Abraham Hajiyev, s'oriente peu à peu vers le royaume des Khazars qui, avec son roi Boulan, décida, au 8ème siècle, de se convertir en bloc au judaïsme. L'amour n'est pas absent de ce sympathique roman qui se lit tout d'une traite.
Note :
(*) Éditions Glyphe. Décembre 2015. 148 pages. 14 euros.