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Remontant le temps, l’auteur nous rappelle comment, au fil des siècles, se sont construites les relations internationales depuis les grands traités, la paix de Westphalie en 1648, le Congrès de vienne en 1814, la création de l’Union du Télégraphe International en 1874, celle de la Société des Nations en 1919 suivie par celle de l’OIT, l’Organisation Internationale du Travail.
Plus tard, la SDN s’étant montrée incapable d’éviter le déferlement de la barbarie nazie, elle laissera la place aux Nations unies dont la charte entrera en vigueur le 24 octobre 1945.
Quatre principes fondateurs sont définis dans cette charte : 1/ L’ONU a pour mission de maintenir la paix et la sécurité internationale. 2/ L’ONU a pour mandat de régler les conflits selon des procédures d’arbitrage et de médiation. 3/ L’ONU a pour mission de régler par la coopération les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humaniste. 4/ L’ONU doit veiller au respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
En 1945, 51 pays composaient l’ONU. Ils sont aujourd’hui 193. Cette démultiplication avec l’émergence de regroupements, notamment à caractère religieux, a conduit à la constitution de majorités automatiques pas toujours bien inspirées.
Pour bien nous montrer certains dysfonctionnements de l’ONU, Gérard Fellous examine trois cas exemplaires : a/ La Conférence sur la lutte contre le racisme et les discriminations de Durban en 2001 avec ses débordements anti-israéliens obsessionnels. b/ Après des réunions préparatoires présidées par la Libye, le Conseil des Droits de l’Homme d’avril 2009 à Genève (Durban II) qui accueille le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, fervent négateur de la Shoah. c/ La 66ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York avec la tentative, portée par Mahmoud Abbas, d’obtenir l’adhésion pleine et entière de la Palestine comme État membre de l’ONU.
Des encadrés et des études séparées permettent de bien comprendre le fonctionnement des différentes structures onusiennes. L’auteur s’intéresse tout particulièrement au relativisme religieux et à la volonté de certains États d’introduire le « délit de blasphème ». Il nous propose également une analyse pertinente de l’affaire du « Rapport Goldstone », un cas, estime-t-il, de dysfonctionnement du Conseil des Droits de l’Homme.
Quant aux ONG, le caractère nocif de certaines d’entre elles, notamment les GONGO (Governemental non-Governemental Organisations), créées en sous-main par les gouvernements les moins démocratiques de la planète pour manipuler les forums onusiens auxquels elles ont accès, n’est plus à démontrer. On a ainsi pu voir les militants de dizaines d’entre elles applaudir à tout rompre Mahmoud Ahmadinejad à Genève.
Un travail fouillé, une base de données précieuse, un outil unique pour une réflexion salutaire sur l’avenir de l’ONU.
« Il faut lire ce dossier remarquable de Gérard Fellous… homme engagé dont la parole est rigoureusement libre » nous dit le président du CRIF dans sa préface. On ne peut que partager cette opinion.
Jean-Pierre Allali
(1) Les Études du CRIF N°22. Préface de Richard Prasquier. Janvier 2012. 52 pages. 10 euros.
(2) Les Études du CRIF N°21. Novembre 2011. Voir notre recension dans la Newsletter du 15-11-2011.