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Une recension de Jean-Pierre Allali
Les unes après les autres, les républiques communistes d'Europe s'effondrent. Ainsi en est-il de la République Populaire de Hongrie de János Kádár, décédé peu avant, qui laisse la place à la Troisième République. Dans les rues de Budapest toute une jeunesse se cherche et, en attendant des jours meilleurs, ne rêve que de déguster des cheeseburgers en écoutant de la musique américaine. Parmi ces jeunes, désormais livrés à eux-mêmes, deux jeunes filles, l'une juive et l'autre pas : Blanche Fehér et Emma.
Autour de ces deux héroïnes, Ivan, Vilmos, Ginga, Margherita... qui se retrouvent au café « Lukaks » à Pest ou au premier Mac Do de l'avenue Andrassy. Il y a aussi la vieille Tatiana que d'aucuns soupçonnent de s'appeler en réalité Zsuzsa et qui, au fil des ans, a accumulé chez elle des babioles et des colifichets que les jeunes, régulièrement, se plaisent à chaparder.
On flirte et on couche à tour de bras comme si la liberté retrouvée se devait d'être, avant tout sexuelle.
Mais un jour, il faut partir car Budapest se révèle trop étroite et sans avenir. Chacune de son côté, Blanche et Emma, qui ont suivi des chemins différents, se retrouvent à Paris pour une nouvelle vie. Entre alors en jeu Mehdi, fils du harki algérien, Maklouf Aït-Larbi, originaire de Palestro.
Hasard extraordinaire, situation hautement improbable, Mehdi, va se retrouver amant des deux amies hongroises dans un embrouillamini qui fait penser à un dédoublement de personnalité.
Un roman d'une écriture recherchée, rare même, mais c'est peut être trop bien écrit car on finit par perdre le fil du récit, empêtré dans des mots et des tournures un peu trop sophistiqués. À découvrir néanmoins.
(*) Éditions M.E.O. Juin 2015. 174 pages. 16 euros