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Cette notion d’enfant caché apparaît dans les années 1990. Réaffirmée avec le discours historique du Président Chirac, en 1995, elle renvoie à plusieurs champs des sciences humaines: histoire, psychologie, sociologie, droit, sciences politiques, psychiatrie, ethno-psychiatrie.
Mais soixante-dix ans après les faits, où en est-on sur le sujet? C'est ce qu'examine le livre collectif qui vient de remporter le Prix du Savoir et de la Recherche 2014. «Qui sont les enfants cachés? Penser avec les grands témoins» reprend en effet les travaux d’un colloque organisé le 1er juillet 2012 au Mémorial de la Shoah par douze intellectuels de haut niveau.
Pour Boris Cyrulnik, l’enfant caché était un être porte-malheur, condamné à mort de par sa propre existence: s’il avouait être juif, il mettait en péril tout son entourage. Cercle infernal dont il a pu sortir en retrouvant une légitimité d’existence et en devenant, comme de nombreux enfants cachés, un «adulte agitateur d’expérience».
Pour Tobie Nathan, ces enfants placés dans l’obligation de mentir ont vu leur passé détruit et, de victimes, sont devenus acteurs de leur propre vie. L’occasion pour lui de faire, au passage, un brillant rapprochement entre enfants soldats du XXIème siècle et enfants cachés du XXème.
« Qui sont les enfants cachés ? Penser avec les grands témoins »,
sous la direction de Nathalie Zadje
(avec Eliezer Ben-Rafael, Boris Cyrulnik, Jacques Fredj,
Catherine Gransard, Kathy Hazan, François Heilbronn,
Serge Klarsfeld, Liliane Klein-Lieber, Israël Lichtenstein,
Tobie Nathan, Adolphe Nysenholc, Carole Zalberg),
Editions Odile Jacob, 192 p.
Source: http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20141202.OBS6725/qui-sont-les-enfants-caches.html