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Pas de panique, nous dit l'auteur. Soyez tolérant. Et de nous rappeler l'exemple des parents du jeune Yehudi Menuhin placés exactement dans cette situation : « Et pourtant, ils avaient trimé pour que leur fils accède à l'école, eux qui avaient quitté la Russie et ses pogroms pour Israël puis les États-Unis. À une époque où l'enseignement n'était pas encore obligatoire, Yehudi Menuhin étudiera à la maison le violon jusqu'à son premier concert à huit ans, à San Francisco. Vous connaissez la suite ».
Bien que l'ouvrage soit écrit par un scientifique, les anecdotes ne manquent pas. Ainsi, nous découvrons que la notion de « sept pêchés capitaux » est due à un ecclésiastique, Evagre le Pontique. En effet, nous explique le professeur Lejoyeux, non sans délectation, si ce Père de l'Église n'était pas tombé amoureux de la femme d'un haut fonctionnaire de Constantinople, « notre regard sur les envies serait peut-être différent ». « C'est après son coup de foudre que le pauvre Evagre a inventé ses sept pêchés capitaux... ». Il faut dire que Moïse, avec les Dix Commandements, l'avait précédé de longue date. Et Michel Lejoyeux dans un chapitre consacré aux envies impossibles, considère que c'est le dernier de ces commandements, celui qui précisément interdit de convoiter la femme et les biens de son prochain, qui est le plus important.
Autre anecdote, dans un domaine beaucoup plus grave : elle concerne un disciple de Freud, Viktor Frankl. Pendant la Seconde Guerre mondiale et quoique juif, il dirige le service de neurologie de l'hôpital de Vienne. Un jour, il annonce à ses parents qu'il va demander un visa pour les États-Unis. Il hésite, toutefois, car son départ entraînerait à coup sûr l'arrestation et la déportation de ses parents qui ne sont protégés que par le statut privilégie de leur fils. Et voilà que Frankl remarque un morceau de marbre posé sur une table. Il demande à son père d'où vient cette pierre et, quand il apprend que c'est un fragment de la synagogue que les nazis viennent d'incendier, fragment sur lequel est inscrit le commandement « Tu respecteras ton père et ta mère », il décide de rester à Vienne.
À propos des bienfaits de la musique, l'auteur nous raconte comment, en Israël, certains criminologues se servent de la musique pour aider d'anciens détenus à se réinsérer.
Des chapitres généralement courts. Des encadrés qui apportent toujours des compléments utiles. Des statistiques édifiantes également.
Très sympathique et très détendant.
(*) Éditions Plon. Février 2014. 272 pages. 18,50 euros.