A lire, à voir, à écouter
|
Publié le 16 Mai 2012

Shalom india résidence, par Esther David (1)

Les livres sur les Juifs des Indes sont relativement rares. En 1998, nous découvrions le premier roman d'Esther David, « La ville en ses murs » (2), somptueuse chronique familiale au sein de la communauté juive d'Ahmedabad. Deux ans plus tard, grâce à Monique Zetlaoui et à son extraordinaire « Shalom India, Histoire des communautés juives en Inde » (3), on remontait le temps à la découverte de Juifs d'ailleurs aussi divers qu'étonnants.

Esther David, qui, entre-temps a publié « Le Livre de Rachel » (4) nous revient avec un truculent roman présenté par son éditeur comme « La Vie mode d'emploi version casher ».

 

Esther David appartient à une grande famille de Juifs indiens établis à Ahmedabad dans le Gujarat au nord-ouest de l'Inde. Elle a passé son enfance dans une maison accolée au zoo fondé par son père. Peintre, sculpteur, historienne de l'art, elle dispense une éducation alternative dans les bidonvilles.

 

Deux cents Juifs Bene Israël sont installés à Ahmedabad, habitant des maisons dispersées autour de Bukhara Moholla, près de la synagogue Maguen Abraham, non loin de la mosquée Rani Sipri. Depuis toujours, ils vivaient dans des rues grouillantes au milieu de familles hindoues, musulmanes, parsies et chrétiennes. Les terribles émeutes de 2002 les avaient conduits à se réfugier dans un quartier plus sûr, loin des combats endémiques et meurtriers entre Hindous et Musulmans. Et c'est ainsi que l'entrepreneur Ezra eut l'idée de construire des appartements réservés aux Juifs. La résidence « Shalom India » naquit alors dans le quartier chic de « Satellite » à l'ouest d'Ahmedabad.

 

Sous la protection du prophète Élie, omniprésent dans ce très beau roman, Esther David nous brosse un tableau de personnages extraordinaires dignes de la « Comédie humaine » : Léon, Yael, Salomé, Sippora, Ruby, Rachel, Juliet, Ben Hur, Diana, Ezra, Ezel, Tamar, Noah, Shoshanah, Miriam, Samuel, Hadasah et les autres.

Un vrai régal !

 

Jean-Pierre Allali

 

(1) Éditions Héloïse d’Ormesson. Janvier 2012. Traduit de l’anglais (Inde) par Marianne Véron. 304 pages. 21,50 euros.

(2) Éditions Philippe Picquier. Sélectionné pour le Prix Femina.

(3) Éditions Imago. 2000.

(4) Éditions Héloïse d'Ormesson. 2010 .Prix Eugénie Brazier du Roman Gourmand.