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« La vie éternelle » est une promenade avec le plus populaire des écrivains juifs de son temps au gré du calendrier juif
« Mon cher fiancé adoré ! Tu sais, je ne me lasse jamais de lire tes missives qui sont absolument magnifiques, c’est comme si une mère les avait conçues (...)» ; une fois de plus, la yiddishe mamé est incontournable. Mais le plus curieux est de constater que la petite ville de Narenberg est riche en homonymes ; on y trouve aussi bien le shamès (bedot) nommé Mathias Dreyfus qui, on le précise, n’est pas le frère du capitaine, un Nathaniel Rothschild, l’homme parmi les plus pauvres du village de même qu’un cordonnier au nom de Heinrich Heine.
« La vie éternelle » est un recueil de nouvelles de Sholem Aleikhem traduites en français. Il se présente comme une salutation aimable, un « la paix soit sur vous » d’un monde qui n’est plus et qui pourtant persiste. « La vie éternelle » est une promenade avec le plus populaire des écrivains juifs de son temps au gré du calendrier juif, de la société juive et de sa rencontre avec elle-même et les autres dans ce délicat moment du tournant du XXème siècle. Au fil des pages et des histoires, un peuple reprend vie et donne à celui qui les lit l’émotion d’un univers à découvrir, à redécouvrir, à retrouver et qui habite celui qui le visite. L’écriture bouleversante et drôle de Sholem Aleikhem, son style incomparable continuent au-delà des ans à faire passer sans trêve le lecteur du rire aux larmes au rire dans les larmes. Il faut souligner le soin de la traduction faite par Arthur Langerman et Ariel Sion qui restitue à merveille la saveur inimitable du yiddish. (Ariel Sion sera l’invitée de Claude Hampel dans l’émission « Yiddish Show », radio J 94.8, le mardi 7 février de 15h30 à 16h30).