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Pierre-André Taguieff

 

Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff, né à Paris le 4 août 1946, est directeur de recherche au CNRS, rattaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof, Paris). Il a enseigné à l’Institut d’études politiques de Paris (histoire des idées politiques, pensée politique) de 1985 à 2005.

 

Ses domaines de recherche vont du racisme et de l’antisémitisme au nationalisme, au populisme et à l’eugénisme. Il a aussi publié des études sur l’idée républicaine et le devenir de la démocratie, les problèmes posés par le multiculturalisme et le communautarisme, la question du pluralisme, les interprétations de l’histoire, l’idée de progrès, la bioéthique et le mythe du complot mondial. Il collabore à de nombreuses revues, françaises et étrangères, et a collaboré à de nombreux ouvrages collectifs, dans diverses langues. Il a dirigé plusieurs ouvrages.

 

Parmi les nombreux livres qu’il a publiés (une trentaine), dont certains sont traduits en plusieurs langues étrangères, on peut citer La Force du préjugé. Essai sur le racisme et ses doubles (Gallimard, 1990), Les Fins de l’antiracisme (Michalon, 1995), Le Racisme (Flammarion, 1997), L’Effacement de l’avenir (Galilée, 2000), La Nouvelle Judéophobie (Mille et une nuits, 2002), Les Protocoles des Sages de Sion. Faux et usages d’un faux (Berg International/Fayard, 2004), Prêcheurs de haine. Traversée de la judéophobie planétaire (Fayard, 2004), Le Sens du progrès (Flammarion, 2004), La Foire aux "Illuminés". Ésotérisme, théorie du complot, extrémisme (Mille et une nuits, 2005), L’Imaginaire du complot mondial. Aspects d’un mythe moderne (Mille et une nuits, 2006), L’Illusion populiste. Essai sur les démagogies de l’âge démocratique (Flammarion, 2007), La Judéophobie des Modernes. Des Lumières au jihad mondial (Odile Jacob, 2008), La Nouvelle Propagande antijuive (PUF, 2010), Israël et la question juive (Les provinciales, 2011), Le Nouveau national-populisme (CNRS éditions, 2012), Wagner contre les Juifs. Aux origines de l’antisémitisme culturel moderne (Berg International, 2012).

Ses contributions

Tribune
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Publié le 19 Mai 2015

La nouvelle vulgate antijuive

A la judéophobie "d'en bas" s'ajoute celle "d'en haut", reproduite par un milieu intellectuel "gauchiste" mécaniquement rallié à la cause palestinienne.
 

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Publié le 4 Mai 2015

Penser la vague complotiste contemporaine

Extraits du dernier essai de l’auteur : Pensée conspirationniste et théories du complot. Une introduction critique, Uppr Éditions, e-book, avril 2015.
 

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Publié le 29 Septembre 2014

Jihadistes: selon les "alter-experts", l'islamophobie explique tout!

Par Pierre-André Taguieff, Philosophe, Politologue et Historien des idées, publié dans le Huffington Post le 26 septembre 2014

Un argument sophistique se diffuse aujourd'hui comme une rumeur : le passage de jeunes Français musulmans au terrorisme jihadiste s'expliquerait par l'islamophobie qu'ils auraient subie. Les jeunes jihadistes français seraient avant tout des victimes du « racisme anti-musulman ». L'engagement dans le jihad aurait pour cause principale les coupables et irresponsables activités des islamophobes à la française, dont les noms sont régulièrement énumérés comme des stigmates par certains professionnels de la dénonciation publique. 

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Publié le 14 Mai 2014

Front national: diaboliser et être diabolisé, le cercle de la haine

Tribune de Pierre-André Taguieff publiée dans le Huffington Post le 14 mai 2014

Pierre-André Taguieff est l'auteur du livre Du diable en politique. Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire, Paris, qui parait le 15 mai chez CNRS Éditions.

Voici plusieurs extraits en exclusivité pour le Huffington Post.

On peut définir la diabolisation comme un acte de discours à visée polémique consistant à transformer en diable, ou en représentant du Mal, un adversaire, individuel ou collectif, traité en ennemi absolu. Elle représente une forme de catégorisation négative d'un individu ou d'un groupe humain, dans le cadre d'un conflit ou d'un affrontement.

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Publié le 6 Novembre 2013

Le triomphe du parti de la peur est-il irrémédiable?

Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées

 

Depuis la fin des années 1980, on assiste à la réinvention des deux France, par-delà l'opposition désuète entre la "fille aînée de l'Église" et la "patrie des droits de l'homme". On a vu simultanément surgir, d'une part, une France qui a peur devant certaines réalités plus ou moins mythifiées, et, d'autre part, une France qui a peur de la peur des autres. Chacune de ces deux France se caractérise moins par un système d'opinions bien définies que par un imaginaire à bords flous, balayé par des passions négatives (crainte, regret, ressentiment, haine, mépris). La première France a peur de l'invasion (immigration massive et incontrôlée, "islamisation", etc.), elle est saisie par la nostalgie de la France d'avant (aux visages variables) et le sentiment de pertes irréparables. Elle se rassemble autour de la vision dramatisée d'une identité collective menacée, voire perdue, qu'il s'agisse de la France catholique ou d'un âge d'or de la République. Elle communie dans une conscience malheureuse alimentant la résignation ou provoquant au contraire un engagement frénétique pour "barrer la route" aux forces de dissolution. Si le Front national lui donne son visage politique le plus visible, elle est loin de se réduire au parti lepéniste. Mais ce dernier joue désormais le rôle d'un puissant pôle d'attraction, en même temps que de répulsion.

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Publié le 17 Mai 2013

Comment expliquer la violence de l'antisémitisme?

 

Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politologue et historien des idées

 

Violences et modes de rationalisation

 

Ce qu'il est convenu d'appeler d'une façon générale l'"antisémitisme" -improprement- ou la "judéophobie" pourrait être défini simplement, du point de vue des victimes, comme l'ensemble des violences subies par les Juifs dans l'Histoire. Mais l'existence de victimes juives implique celle de leurs agresseurs ou de leurs "bourreaux", dont les motivations et les actes peuvent être qualifiés, toujours aussi improprement, d'"antisémites" - car ce ne sont pas "les Sémites" qui sont visés par les "antisémites", mais bien "les Juifs".

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Publié le 22 Mars 2013

Réflexions sur la "lutte contre le racisme"

 

Par Pierre-André Taguieff pour le Huffington Post

 

Texte extrait de l’article « Antiracisme », à paraître dans : Pierre-André Taguieff (dir.), Dictionnaire historique et critique du racisme, Paris, PUF, coll. « Quadrige », mai 2013 (environ 2000 pages). L'ouvrage comprend 540 articles rédigés par 250 spécialistes de diverses disciplines.

 

Depuis la fin du XIXe siècle, dans les sociétés occidentales, le racisme se manifeste de façon prédominante sous la forme du nationalisme, alors qu'il avait été longtemps porté par l'esclavagisme moderne et l'impérialisme colonial. Il apparaît d'abord dans le nationalisme xénophobe classique visant préférentiellement le pays voisin (ainsi qu'en témoignent les propagandes croisées ayant accompagné les guerres franco-allemandes), ensuite, et de plus en plus depuis les années 1960, dans les ethnonationalismes contemporains qui rejettent les minorités et les "immigrés", jugés dangereux pour l'identité ou l'homogénéité du peuple dominant, ou pour l'ordre intérieur, voire la souveraineté de l'État-nation considéré. Il paraît donc nécessaire que la lutte contre le racisme tienne compte de ces vecteurs privilégiés du racisme que sont les mobilisations nationalistes ethnicisées, qu'elles prennent appui sur des États-nations existants - cas du Front national en France ou du British National Party en Grande-Bretagne - ou s'affirment contre ces derniers en prenant la forme de micro-nationalismes séparatistes à base ethnique - cas des ethno-nationalismes corse, breton, basque, flamand, lombard, etc. On comprend que, depuis les années 1970, l'antiracisme ait souvent pris le visage d'un antinationalisme radical. En France, par exemple, la dénonciation de la "montée du racisme" ou de la "racialisation" s'est opérée par recours à une formule emblématique, devenue slogan : la "lepénisation des esprits et des politiques", le patronyme du leader du Front national devenant ainsi l'éponyme du racisme.

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Publié le 28 Février 2013

Stéphane Hessel, le faux grand homme

Par Pierre-André Taguieff – dreuz.fr

 

Le temps n’est pas encore venu pour prononcer un jugement d’ensemble nuancé sur ce personnage surestimé à tous égards, et que je tiens pour un faux grand homme.