Blog du Crif - Disparition du grand témoin historique Simon Gutman, par Claude Bochurberg

08 Octobre 2020 | 144 vue(s)
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France

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Lundi 20 novembre, j'ai rencontré le Président français Emmanuel Macron à Paris, accompagné d'une délégation du Congrès Juif Européen (EJC).

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Actualité

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition de Simon Gutman, né en 1923 à Varsovie, seul survivant du premier convoi des déportés Juifs de France, parti de Compiègne pour Auschwitz le 27 mars 1942, avec dans ses wagons 1112 personnes, composées selon Serge Klarsfeld, de Juifs étrangers arrêtés à Paris lors de la rafle du 20 août 1941, et de Juifs « notables » arrêtés à leur domicile le 12 décembre 1941, ainsi que 300 autres juifs envoyés de Drancy à Compiègne durant l’l’hiver 1941-1942. 

Simon Gutman était l’un de ceux qui tombèrent dans le piège dressé par les fonctionnaires de police Français le 20 août 1941, qui augura l’ouverture du camp de Drancy. Commença alors pour lui une longue descente en enfer avec son internement à Drancy, puis à Compiègne, suivie de son départ pour Auschwitz, avant d’être expédié au camp du Stutthof, puis de participer aux « Marches de la Mort », et enfin de réussir à s’évader non loin de Dachau. A son retour, Simon retrouva son père, seul rescapé d’une famille anéantie, qui avait gagné la France dans les années 30.

Simon Gutman, avec courage et abnégation s’est reconstruit en épousant une rescapée des camps, Bella Bleiweises, avec laquelle il fonda une belle famille, forte de deux enfants et de nombreux arrière-petits-enfants. 

Ce « mentsch », modeste, doux et chaleureux était l’un des derniers grands témoins historiques. Affecté aux cuisines d’Auschwitz, ses compagnons n’oublièrent jamais qu’il leur vint en aide durant l’épreuve du camp. L’homme de petite taille était un seigneur de haute dimension morale. Chaque année, il était présent avec ses arrière-petits-fils pour allumer une bougie à la Cérémonie des déportés à la Victoire.  Une page se tourne. Mais il restera toujours dans notre souvenir.

Claude Bochurberg

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Photo de Marylou Tremil, prise lors d'une cérémonie en mémoire des déportés à la Victoire

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