Ancien président
Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet
Nancy. « Des Justes de Nancy au vivre ensemble d’aujourd’hui : quel avenir pour la France humaniste et laïque », tel est le thème d’une conférence sur invitation organisée conjointement par la Ville de Nancy et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Roger Cukierman, qui en est son président jusqu’à la fin du mois et son successeur, Francis Kalifat, seront présents. Ce dernier, premier séfarade élu à ce poste depuis 1969, évoque le climat actuel.
Le vivre ensemble est-il menacé en France ?
Il est sûrement menacé oui. Nous savons dans quelles difficultés et la communauté juive et la communauté nationale sont plongées. Nous sommes face à la nécessite de dépasser le concept du vivre ensemble pour parvenir à celui du faire ensemble. C’est compliqué, parce que la menace terroriste est forte. Les Français juifs se sentent particulièrement visés. Ils en ont payé le prix à Toulouse et à Paris.
La totalité de la société française doit retrouver le chemin d’une société pacifiée. Au moment des attentats, même si le personnel politique a apporté les réponses qu’il fallait en paroles et en actes, la communauté juive a eu un sentiment d’une sorte d’indifférence à son égard et elle doit retrouver une écoute au sein de la communauté nationale.
La communauté juive peut-elle succomber au communautarisme ?
Le repli est toujours à craindre, mais s’il intervient, c’est qu’il nous sera imposé. Les Français juifs éprouvent un sentiment d’inquiétude. D’une part, de vivre en France, d’autre part, de ne pouvoir scolariser leurs enfants où ils l’entendent, aussi bien dans les écoles publiques que privées. Je donne juste un exemple : en Seine-Saint-Denis, il n’y a plus d’enfants juifs scolarisés dans les écoles publiques, à cause d’un climat dégradé et difficile, d’insultes, de bousculades. Le libre choix ne peut plus s’exercer.
L’un des défis n’est-il pas la lutte contre les idées véhiculées par internet ?
Internet constitue le principal facteur de l’antisémitisme et de la radicalisation. Il est évident que nous devons trouver des solutions, parce que la société est alimentée par la haine propagée sur internet. La responsabi