Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lecture de Jean-Pierre Allali - Les étoiles se souviennent de tout, par Youcef Zirem

14 Février 2019 | 224 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Opinion

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Alors que sa femme Mradi, une poétesse très appréciée et son fils Idir, sont demeurés en Algérie, dans la région kabyle de l’Afkadou, Ithry, fils de Tafrara, a choisi de vivre à Paris où il vit en concubinage avec Mathilde. Il gère, avec l’aide de son ami Laurent,  un hôtel, le « Soummam »,  rue de la Harpe, et fréquente le milieu des exilés amazighs en France. Il revient très épisodiquement au pays natal, mais sa vie, désormais, est à Paris.

Nous sommes dans la capitale française, dans les années 40, sous l’occupation nazie. Ithry, bien qu’il n’hésite pas, à l’occasion, à offrir un verre à des soldats allemands, au « Tassili » ou au « Lutèce » n’a aucune sympathie pour l’envahisseur nazi et décide de sauver deux enfants juifs, David et Sarah, dont les parents, Adeline et Yvon, ont très probablement été assassinés dans les camps de la mort. Ils firent en effet partie des 3022 Juifs parisiens raflés le 20 août 1941, conduits à Drancy et déportés à Auschwitz par le convoi numéro 27. Par prudence, on les renommera Michel et Marie et ils seront par la suite transférés à Alger. Ithry n’est pas seul dans son combat. On découvre des réseaux de résistance kabyle avec ses francs-tireurs, qui se réunissent secrètement dans les sous-sols d’un café. L’un d’eux, Ali, précise un soir leur stratégie et leurs objectifs : « Oui, mes frères, notre réunion d’aujourd’hui est exceptionnelle, il est temps pour nous d’aider les Juifs et leurs enfants, nous ne pouvons pas rester inactifs… »

Bien que certaines voix s’élèvent pour rappeler que le décret Crémieux a favorisé les Juifs d’Algérie, les amis d’Ithry sont décidés à passer à l’action. Elle se fera sous l’autorité du cheikh Ben Ghabrit qui abritera des enfants juifs dans les sous-sols de la Grande Mosquée.

Ithry, hélas, paiera le prix fort pour son action courageuse.

Par-delà le récit du sauvetage de Juifs par des Kabyles algériens, l’auteur nous permet de découvrir les riches paysages du pays : At-Saada, Tifra, Tamurt, Imaghdacene, Aourir, Rezag, Khellil, Tapount, le plateau de Tiniri, At Alouane, Ikdjen, El-Flaye et la vallée du Soummam…

Youcef Zirem nous fait décovrir, par ailleurs, un certain nombre de détails peu connus. Ainsi, on apprend que le cheikh Ben Ghabrit était un poète, un musicien, qu’il avait écrit des pièces de théâtre, qu’il avait créé une école arabe à Tanger au Maroc? C’est lui, avec l’aide du maréchal Liautey, qui entama les démarches pour la construction de la grande Mosquée de Paris et, le 29 juin 1920, lors de sa 161ème séance, la Chambre des Députés adopta le projet. C’est un architecte qui vivait à Alger, Maurice Mantout, qui le réalisa et c’est le président Gaston Doumergue qui inaugura le bâtiment le 15 juillet 1926, construit sur l’espace où, avait, créé, en 1612 par Marie de Médicis, l’hospice Notre-Dame-de-la-Pitié, un hôpital qui fut démoli en 1912.

Dans un autre domaine, on apprend que la Grande Synagogue de la Victoire a été construite par l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe et fut achevée en 1874.

Un livre original, donc. Mais on ne saurait oublier que de grandes réserves sont manifestées par nombre de chercheurs sur cette aide apportée à des Juifs en détresse par des Algériens de France et plus généralement par des Musulmans, au temps terrible de la Shoah. En effet, depuis sa fondation, en 1953, le mémorial de Yad Vachem a attribué près de 30 000 médailles à des personnes qui, souvent au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs aux heures sombres du nazisme. Parmi eux, un certain nombre de Musulmans : l’Albanie compte 73 Justes, la Bosnie-Herzégovine, 42, parmi lesquels Mustapha et Zaïneba Hardaga, sauveurs de la famille Kabilio et la Turquie, un, le célèbre Salahettin Ülkümen qui, en 1943, était consul de Turquie à Rhodes et qui, lors de l’occupation de l’île par les Allemands, a obtenu que les sujets juifs turcs soient épargnés. Mieux, il parvint à faire passer pour turcs des Juifs d’autres nationalités.

Il s’agit là de Musulmans. Pour ce qui est des Arabes, en Tunisie, malgré les témoignages de nombreuses personnes  qui ont rapporté l’action généreuse de certains Musulmans sous l’occupation nazie, du 13 novembre 1942 au 7 mai 1943, aucune médaille n’a été attribuée. L’historien Robert Satloff avait, en son temps, mené une campagne pour que Khaled Abdul- Wahab, qui selon lui, aurait sauvé de nombreux Juifs tunisiens en les cachant dans sa propriété, n’a pas eu gain de cause. Nombreux sont ceux, par ailleurs, qui voudrait que la fameuse médaille soit attribuée au roi du Maroc, Mohamed V et au Bey de Tunis, Moncef. Sans résultat à ce jour. Enfin, pour ce qui est de l’Algérie et plus spécifiquement de la Mosquée de Paris, rien n’a été retenu à ce jour par Yad Vashem.

Il a fallu attendre 2013 pour qu’un Juste arabe, le premier et le seul pour l’heure, un médecin égyptien, le docteur Mohamed Helmy, natif de Khartoum, au Soudan, qui, installé à Berlin, depuis 1920, avait, du 10 mars 1942 à la fin de la Guerre, caché une Juive, Anna Boros et plusieurs membres de sa famille, reçoive la Médaille des Justes. Hélas, sous prétexte que cette distinction était décernée au nom de l’État d’Israël , la famille a refusé de recevoir la médaille à titre posthume. Il a fallu attendre octobre 2017 pour qu’un membre de la famille, Nasser Kutbi, accepte finalement de recevoir la médaille.

Dans l’affaire des Juifs de la Grande Mosquée de Paris, il serait temps que Yad Vashem fasse une annonce argumentée et définitive, dans un sens ou dans un autre afin que les choses soient claires.

Reste un roman très original et très instructif. À lire absolument.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Fauves. Octobre 2018. 190 pages. 16 €.

 

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