Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean Pierre Allali - Empêcher que le monde se défasse. Péril dans la bibliothèque ? de Éric Colombo

09 Novembre 2017 | 136 vue(s)
Catégorie(s) :
France

La semaine dernière, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) proposait dans sa newsletter et sur ses réseaux sociaux un contenu qui a fait polémique.

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

Pages

Voici un livre qui soulève un problème de société bien réel et qui nous laisse, pour l’heure, perplexes et désemparés : l’apparition de nouvelles techniques comme l’Internet et la « révolution numérique » marque-t-elle la mort du « livre-papier » et, partant, des bibliothèques ? Le temps où, dans les lycées, en fin d’année, la remise des prix s’accompagnait d’une offrande de livres semble révolu. Où va le livre ? Y a-t-il péril en la bibliothèque ? se demande fort opportunément Éric Colombo.

Mais la modernité n’est pas le seul danger qui menace les livres. La violence de certains jeunes dans les quartiers sensibles et le terrorisme islamiste sont également pointés du doigt par l’auteur. Ainsi, en juillet 2007, pour venger deux des leurs tués dans une course-poursuite avec la police à Villiers-le-Bel, des voyous ont mis le feu à la bibliothèque Louis Jouvet. Bilan : 37 000 ouvrages partis en fumée. Huit ans plus tard, en février 2015, ce sont les hommes de l’État islamique qui incendient la bibliothèque de Mossoul. Résultat : 8000 ouvrages dont des manuscrits rares carbonisés. Dans le nord de l’Irak, ce sont plus de 112 000 livres qui ont disparu dans le cadre du « nettoyage culturel » islamiste. Cela dit, pour ce qui est de brûler des livres, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les Vandales, les Huns, les Mongols et, plus récemment, les Nazis, ont « montré l’exemple ». Mais Heinrich Heine, fort heureusement, est là pour tirer la sonnette d’alarme : « Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes » !

Dans un autre domaine qu’il considère également comme pernicieux, l’auteur met l’accent sur la réforme de l’orthographe élaborée par le Conseil Supérieur de la Langue Française. « Ce renoncement à l’exigence et à la rigueur est d’ailleurs superposable à l’abandon progressif de la lecture des classiques au profit de la lecture de jeunesse à l’école élémentaire et au collège » fait remarquer avec pertinence Éric Colombo.

Mais, le gros danger vient incontestablement du  livre numérique. « Apparu il y a plus de quarante ans aux États-Unis, avec le projet Gutenberg lancé par Michael Hart, le livre numérique devient aujourd’hui suffisamment crédible pour démarrer une carrière certaine. Il est probable que le livre papier, à l’avenir, ne sera plus réservé qu’à quelques éditions prestigieuses auxquelles seule une élite sociale aura accès… »

Un développement intéressant de l’ouvrage concerne l’émergence du terrorisme islamiste. Alors que jusqu’ici, en France, tous les regards à propos du racisme et de l’antisémitisme étaient concentrés presque exclusivement sur le Front National, on se rencontre que l’hydre a vraiment plusieurs têtes. « Cerbère a plusieurs têtes et l’islamisme radical est devenu indéniablement l’une d’elles ». Et, pour être plus précis : « Pour ne pas avoir à reconnaître la monstruosité de Cerbère, la parade suivante a été tentée : affirmer que l’islamophobie est le nouvel antisémitisme. La parade est abjecte puisque une telle équation est fondamentalement antisémite, encore plus à l’heure où les Juifs de France n’ont jamais  été aussi en danger depuis l’occupation allemande ». Ce développement s’inscrit dans un chapitre intitulé « Bibliothèque et inhumanité » et, si l’auteur peut donner l’impression de s’éloigner du sujet, il y revient car, dit-il, face à ce danger mortel, « la bibliothèque offre la possibilité à toute nouvelle génération de grandir dans un monde qui l’aura toujours précédé ». Guérir le mal par le livre, en somme. Même si « la culture de la bibliothèque est de plus en plus malmenée par les turpitudes de la diversité culturelle ». Sans oublier « la tentation d’éradiquer l’histoire chrétienne de la France ».

« Les intégristes ont peur des livres », lançait le prix Nobel de la Paix, Malala Youzafzai, au siège des Nations unies en 2013. C’est pourquoi, il faut sauver le livre, rempart contre l’intolérance. Face à la marche sanglante des bourreaux, la culture de la bibliothèque est désormais entrée en résistance.

Un travail remarquable et salutaire.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Orizons. Décembre 2016. 176 pages. 17 €