Dans une interview donnée à Bernard Edinger, publiée dans le Jérusalem Post le 29 juin 2016, j'ai indiqué que la communauté juive de France "vit actuellement une période parmi les plus difficiles qu’elle ait eu à vivre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale".
"Aujourd’hui, le terrorisme islamiste s’attaque également à la France à travers ses symboles, la police et l’armée", ai-je noté. "On a aussi attaqué les journalistes, symboles de la liberté d’expression. Les juifs ont été visés uniquement parce qu’ils étaient juifs. A ce titre, ils se sont sentis un peu isolés dans la communauté nationale parce qu’ils étaient le seul groupe attaqué en tant que tel. Cet isolement a provoqué chez certains un sentiment d’appréhension ; pour d’autres, résidant dans des quartiers difficiles comme ceux de la Seine-Saint-Denis où la population maghrébine est importante, ce danger est devenu beaucoup plus concret", ai-je souligné.
"Bizarrement, les attentats du 13 novembre à Paris qui ont tué 129 personnes et en ont blessé 350, n’ont pas fait augmenter ces chiffres. Cela est dû au fait, selon moi, que le 13 novembre, les terroristes ne visaient plus les symboles de la France ou les juifs. C’est la France dans sa globalité qui était en ligne de mire, à travers sa jeunesse et son mode de vie. A ce moment-là, les juifs ont réalisé qu’ils n’étaient plus les seules cibles, et qu’ils partageaient le destin de l’ensemble de la communauté française. Cette prise de conscience a fait que tout d’un coup, ils ne se sont plus sentis exclus de la communauté nationale. C’est ce qui explique à mes yeux cette baisse d’un tiers de l’aliya dans le premier trimestre de 2016 par rapport à 2015. Les juifs se sentent menacés, certes, mais au même titre que l’ensemble des Français, ai-je assuré...