Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Marche pour Mme Knoll : le Crif a fait son travail

02 Avril 2018 | 341 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LES STADES ET LE DATA
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25 Mai 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

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Actualité

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

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La marche du 28 mars en mémoire de Mme Knoll a été suivie de critiques acerbes visant le Crif qui en était l’organisateur. Le président de la France insoumise et la présidente du Front National en avaient été exfiltrés par la police en raison de mouvements de foule hostiles. La responsabilité de cette exclusion fut attribuée à la décision du Crif d’interdire leur venue, alors même que le fils de Mme Knoll avait déclaré qu’il souhaitait que tous puissent être présents.

Or, Francis Kalifat, président du Crif, n’avait pas « interdit » à Marine Le Pen et à Jean-Luc Melenchon de participer à cette marche : il avait souligné qu’ils n’y seraient pas les bienvenus. La nuance est d’importance. Sur une photo souvenir de la manifestation, subliminalement  consensuelle,  leur image n’était pas souhaitable. Mais leur présence au milieu du public anonyme relevait de leur décision citoyenne. Il ne s’agissait pas d’une marche « blanche » compassionnelle: qui n’est pas horrifié par l’assassinat d’une vieille dame invalide ou par les attentats de Trèbes, s’exclut de notre société. Mais cette marche silencieuse avait un objectif politique, alerter la cité contre un antisémitisme qui s’étend, qui fait peur, qui tue et qui a trop été  tu pendant ces dernières années.

Comment obscurcir la clarté de ce combat qui est celui du Crif depuis qu’il a été créé en 1943, en laissant en tête de manifestation des dirigeants de partis où se réfugient beaucoup d’antisémites à la mode d’hier et beaucoup de négationnistes  de l’antisémitisme d’aujourd’hui?

Certes de nombreux dirigeants, militants et électeurs de ces partis ne sont pas antisémites. Mais les amitiés ou les complaisances avec d’authentiques antisémites laissent de lourdes ambiguïtés.

En France, en dehors du père Hamel, les seules victimes d’assassinats pour motifs religieux sont des Juifs, pointe d’un maelstrom de violences et d'insultes dont certaines font partie du quotidien d’une partie des Juifs de France. Le moteur de ces actes est univoque, c’est la propagande islamiste. Le moteur  du déni et de la minimisation de ces actes est également univoque, c’est l’israélophobie dont une partie de notre société considère  qu’il s’agit d’un viatique pour se placer dans le camp du bien. Le Mouvement des Insoumis a largement puisé dans le réservoir de complaisance qu’offrent les concepts piégés d’antisionisme et de lutte contre l’islamophobie. La polémique actuelle l’incitera peut-être à réfléchir à ses surprenantes alliances. Elle serait alors loin d’être inutile.

Quant au Front National, il n’a pas eu de part dans les violences contre les Juifs au cours de ces dernières années et sa présidente a rejeté  les allusions antisémites ignobles qui ont rendu le nom de son père odieux. Mais un Juif ne peut accepter un discours qui conduit à stigmatiser certains groupes d'individus pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils font.

Les manifestations d’hostilité envers Marine Le Pen et Jean Luc Melenchon ont pris un caractère regrettable. La première a pâti de son nom alors que le passé de Mme Knoll était dans les mémoires. Le second a subi les attaques verbales de militants de la LDJ dont l’importance est surestimée pour le faire passer en équivalent juif de l’islamisme radical. Faire croire que ce mouvement est un pseudopode du Crif est un stupéfiant mensonge : tous les présidents du Crif depuis une vingtaine d’années ont été trainés dans la boue par ce groupuscule.

Nous sommes avides à juste titre de paix civile et de fraternité, même si nous percevons mieux les limites du « vivre ensemble » quand les slogans mettent un anesthésique trompeur sur les plaies de notre société. La nécessaire décision du Crif ne pouvait pas être populaire. Elle témoigne de la situation  sans la colorer par des lunettes roses. Cette attitude a valu au Crif les critiques des idéologues les plus engagés et des optimistes les plus angéliques. Si on y ajoute les jalousies, les ignorances et les doutes devant la déferlante des critiques, la position de président du Crif n’est pas confortable. L’ayant exercée, j’ai un peu appris sur les déclarations qui génèrent l’approbation et la désapprobation du résonateur médiatique, dont l’avis, qu’on s’en réjouisse ou non, porte loin. Mais en faire son fil directeur eût été une tentation dangereuse. L’exigence de lucidité n’exclut pas des maladresses, mais elle permet  des avertissements  lucides quand la société préfère fermer les yeux sur la triste réalité du « nouvel" antisémitisme. Comme un symbole,  la marche du 28 mars a eu lieu la veille du procès en appel de Georges Bensoussan, à qui certains ne pardonnent pas d’avoir été dirigé le livre des « territoires perdus de la République », qui mettait dès 2002 le doigt sur la haine anti juive et anti française qui contamine une partie de la jeunesse de notre pays. 

Casser un thermomètre ne soigne pas une fièvre.

Richard Prasquier