Communiqués de presse
|
Publié le 28 Janvier 2011

Communiqué de presse de la Fondation du Camp des Milles : Mémoire et Education (27 janvier 2011 -19h00)

Journée Internationale de commémoration en souvenir des victimes de la Shoah, décidée par les Nations Unies - Commémoration officielle du 27 janvier 2011 au Wagon Souvenir des Milles, sous le haut parrainage de Madame Simone Veil.



CONSTRUIRE UNE ECLAIRANTE CONVERGENCE DES MEMOIRES
Malgré le froid vif, un public très nombreux a participé à la cérémonie qui s’est tenue le 27 janvier au Wagon-Souvenir des Milles, sous le haut parrainage de Madame Simone VEIL, sur les lieux mêmes du départ pour la déportation vers Auschwitz de 2 500 hommes, femmes et enfants juifs du Camp des Milles en août et septembre1942.



La diversité des présents – élus de toutes sensibilités, anciens déportés et résistants, représentants institutionnels et religieux, associations, organisations humanitaires, représentants des communautés juive, chrétienne, musulmane, arménienne et tsigane- illustrait bien le caractère universel de la Shoah que symbolise cette Journée internationale de commémoration, décidée par l’Assemblée générale de l’ONU. On notait aussi la présence d’une forte délégation d’écrivains allemands La cérémonie débuta par le « chant des Marais », interprété par la chorale des élèves du Lycée Militaire. C’est ensuite dans une grande émotion que furent rappelés les noms des enfants et adolescents déportés des Milles prononcés un à un par chacun des cent écoliers de toutes les écoles des Milles.



Les noms des Justes des Nations ayant oeuvré au Camp des Milles ont aussi été lus par ces mêmes élèves « pour se rappeler que, face au mal, il est possible de se lever au nom des valeurs de justice, de tolérance et d’humanité ».
Avant le dépôt de gerbes devant les drapeaux du monde combattant, Mme Denise Toros Marter déportée à Auschwitz à 16 ans et Présidente de l’Amicale des Déportés d’Auschwitz, a lu l’un de ses poèmes « Liberté », décrivant avec émotion la libération qu’elle vécut dans ces lieux le 27 janvier 1945.



Mr Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles a souligné que, par son ampleur, la Shoah révèle les mécanismes permanents qui, aujourd’hui comme hier, mènent au crime de masse. « Cela permet de construire une solide convergence des mémoires qu’il faut opposer à toute indécente concurrence des mémoires ». Il a souhaité « que le visiteur du futur mémorial des Milles, le jeune visiteur en particulier, ne sorte pas accablé devant la noirceur des persécutions mais qu’il prenne surtout conscience que chaque homme ou femme, éclairés par ce passé tragique, peut puiser dans ses propres capacités de vigilance et de résistance pour exercer sa responsabilité comme citoyen dans la société et comme personne face à l’autre. »
M. Georges Haddad Directeur de l’Enseignement Supérieur de l’UNESCO à rappelé l’idée qui fonde l’UNESCO (organisation des Nations-unies dédiée à l’Education et la Culture) « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doit naitre la défense de la paix, avec l’éducation, la science ». Il a souligné que le projet du Site-mémorial était parfaitement conforme à cet esprit et a évoqué l’idée de créer un réseau Unesco à partir de la Fondation et de l’Université.



Mme Michèle Teboul, présidente du CRIF-Marseille Provence interrogea : « Quelles sont nos armes? Nous n’en avons qu’une : le travail de mémoire » pour ne pas oublier les victimes « sans sépulture » de la Shoah et « pour que plus jamais Arméniens de Turquie ou Tutsis du Rwanda, meurent seulement pour ce qu’ils sont ».
Mme Françoise Larnaudie, Adjointe Déléguée à l’Education, précisa que le Mémorial « rendrait hommage aux victimes d’une indignité organisée comme aux hommes qui ont su résister face à l’intolérable et l’indicible ». Elle rappela les objectifs éducatifs et culturels du futur Mémorial et cita pour conclure Albert Camus « On ne demandera pas à notre génération de refaire le monde, mais de faire en sorte qu’il ne se défasse pas ».



M. Jean Chorro représentant le Maire d’Aix en Provence s’est dit « très ému de savoir la souffrance des enfants séparés de leur famille et de leur fin tragique et rappela que « la municipalité continuerait d’aider le Mémorial » et qu’il « fallait montrer aux adolescents ce qu’est l’esprit humain (…) pour faire que cela ne se reproduise pas ».
Mr André Guinde, vice-président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, réaffirma le soutien de celui-ci, indiqua « que la France ne devait pas oublier cette horreur », et souligna « l’importance de voir émerger rapidement le Mémorial avant que ne disparaisse le dernier témoin de cette période ».
Mme Gaelle Lenfant représentant le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, rappela les mots d’Albert Camus : « Qui ne répondrait en ce monde à la terrible obstination du crime, sinon l’obstination du témoignage » ; elle évoqua « la France des Justes, animés par le sens de la solidarité et le refus de l’indifférence, la France de la Résistance avec Jean Moulin (…), la France accueillante chère à Elie Wiesel ».
M. Yves Lucchesi, sous-préfet d’Aix en Provence, représentant l’Etat, a déclaré au nom de l’Etat que la Fondation « pouvait compter sur l’aide totale de l’Etat et de tous les partenaires publics, car il ne sera jamais superfétatoire de rappeler comment la barbarie nazie a pu organiser la mort de 6 millions de juifs »



Photo (Denise Toros Marter, déportée à Auschwtiz et Présidente de l’Amicale des Déportés d’Auschwitz, lisant l’un de ses poèmes «Liberté~», décrivant avec émotion la libération qu’elle vécut dans ces lieux le 27 janvier 1945) : D.R.