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Crédits photo : ©Leah Marciano
Benoite Lardy, adjointe au maire de Paris Centre, représentant Ariel Weil, maire de Paris Centre, a ouvert la cérémonie en rappelant l’horreur de cet attentat antisémite. Elle a évoqué « l’effroi » et la « sidération » qu’elle avait ressentis au moment des faits. Citant Ariel Weil, dont l’histoire familiale est intimement liée à ce lieu — ses grands-parents, rescapés de la Shoah, ayant vécu dans l’immeuble du restaurant Jo Goldenberg —, elle a rappelé :
« Après cet attentat et celui de la rue Copernic […] rien n’a plus été pareil et c’en fut fini de la tranquillité que les Français juifs avaient goûté depuis la Shoah ».
Nathalie Cohen-Beizermann, vice-présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a ensuite pris la parole. Elle a souligné combien il était essentiel d’honorer la mémoire des victimes, mais aussi de transmettre et de lutter contre l’oubli.
« L’attentat de la rue des Rosiers n’est pas une page tournée, il demeure un écho douloureux dans notre présent. »
Elle a insisté sur la nécessité que la justice s’exprime enfin, afin que les familles puissent faire leur deuil. Quarante-trois ans après l’attentat meurtrier, un procès aux assises a été requis en juillet dernier par le Parquet national antiterroriste (Pnat) contre six suspects, dont un homme soupçonné d’avoir appartenu au commando. Comme l’a rappelé le président du Crif, Yonathan Arfi, en juillet, « 43 ans d’errance judiciaire prennent fin, mais commence le combat devant les assises pour que la justice soit rendue ».
Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris et représentant Anne Hidalgo, maire de Paris, a pris la parole à son tour. Elle a redit combien l’émotion restait vive, « d’autant plus que justice n’a toujours pas été rendue ».
« Ce dossier de terrorisme est le plus ancien ouvert devant la justice française. »
« Paris se tient aux côtés des familles et proches des personnes assassinées, aux côtés des survivants et aux côtés de la communauté juive dans son ensemble […] afin que justice soit faite. »
Avec force, elle a rappelé que « l’antisémitisme fait désormais rage au grand jour et sans complexe. L’antisémitisme n’est pas et ne sera jamais une simple opinion. C’est un délit qui conduit toujours au pire crime ».
Jacqueline Niego, sœur d’André Hezkia Niego, victime de l’attentat, a livré son témoignage :
« Mon frère André, rescapé de la Shoah, et cinq autres victimes — Mohamed Bennemou, Grace Cuter, Anne Van Zanten, Denise Guerche Rossignol et Georges Demeter — furent assassinés. Vingt-deux autres furent blessés, et nous, les familles, sommes marquées à jamais. »
Elle a conclu avec force : « Nous ne nous résignerons jamais à voir le terrorisme triompher sur la justice. »
La plaque et les noms des victimes ont ensuite été lus, avant le dépôt des gerbes.
Benoite Lardy a déposé la première gerbe pour la Mairie de Paris. Aurore Pernin a suivi, au nom de l’Association française des Victimes du Terrorisme. Puis Nathalie Cohen-Beizermann, vice-présidente du Crif, a déposé une gerbe pour le Conseil représentatif des institutions juives de France. L’Ambassade des États-Unis en France, représentée par Mario Mesquita, chef de mission adjoint, et l’Ambassade d’Israël en France, représentée par le ministre plénipotentiaire Assaf Moran, ont également rendu hommage en déposant une gerbe. Magali Charbonneau, préfète et directrice de cabinet du préfet de police, ainsi que Baptiste Rolland, préfet et directeur de cabinet du préfet de la région Île-de-France et préfet de Paris, ont eux aussi déposé une gerbe. Enfin, Audrey Pulvar, accompagnée de Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris, a déposé une gerbe pour la Ville de Paris.
La cérémonie s’est conclue par une minute de silence observée par l’ensemble de l’assemblée.
Vous pouvez voir ou revoir la cérémonie en intégralité :
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